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Citation de Danieljean


Steven Matthysse : Si j’interprète ce que vous venez de dire, le fonctionnement invisible du karma est la source de ce flux et il est en rapport avec la motivation, les conséquences des actes, etc. Mais il est difficile de comprendre comment ce flux peut être régi par deux principes différents à la fois. Ma question est donc la suivante : Quel est le rôle des mathématiques, cette structure élégante qui semble gouverner le monde phénoménal et empirique, et quelle en est votre compréhension ?

Le Dalaï-Lama : Tout d’abord, je pense qu’il est utile de se pencher sur une théorie métaphysique fondamentale de la philosophie bouddhiste, la doctrine de la vacuité. En essence, elle professe qu’il est clair et évident que les choses existent ; l’expérience de notre confrontation avec la réalité physique et avec la matière est une preuve suffisante pour en accepter l’idée. La question est de savoir de quelle manière ces dernières existent.
En examinant la nature ultime de la réalité, les philosophes bouddhistes sont arrivés à la conclusion que les choses n’ont pas d’existence inhérente, c’est-à-dire qu’elles n’ont pas de caractéristiques pouvant s’auto-définir et se prouver par elles-mêmes. Ceci parce que, si nous cherchons l’essence de la matière de quelqu’objet que ce soit, nous nous apercevons qu’elle est introuvable et que, lorsque nous soumettons les choses à une analyse ultime, nous nous apercevons qu’elles ne sont pas telles qu’elles apparaissent. En soumettant la nature de la réalité à une telle analyse, nous en arrivons donc à la conclusion que les choses n’ont pas la réalité solide et objective qu’elles semblent avoir, qu’il y a une différence entre la manière dont les choses apparaissent et la manière dont elles existent. Cette conclusion nous permet d’éviter de tomber dans l’extrême de l’absolutisme, et nous empêche de nous en tenir à une sorte de vue absolutiste de la réalité. En même temps, étant donné que notre expérience empirique valide l’existence des phénomènes et est une preuve suffisante de l’existence des choses, nous ne pouvons en nier l’existence nominale. Ceci nous protège du danger de tomber dans l’extrême du nihilisme.
La question est alors la suivante : si les choses ne sont pas ce qu’elles semblent être et si elles ne possèdent pas non plus de réalité objective, tout en existant vraiment, quel est alors leur mode d’existence ? Le bouddhisme professe qu’elles n’existent que selon un mode conventionnel et relatif.
Je me demande si l’on peut dire, d’un point de vue moderne scientifique, que les choses existent mathématiquement parlant ? Est-ce possible ?
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