AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de wentworth23


Wilhelmine, soeur de Frédéric II de Prusse, raconte dans ses Mémoires les multiples violences exercées par son père sur le futur roi.


"Mon frère commençait de même de recevoir ses caresses accoutumées de coups de canne et de poing. Nous cachions nos souffrances à la reine. Mon frère s'impatientait de plus en plus, et me disait qu'il était résolu de s'enfuir et qu'il n'en attendait que l'occasion. Son esprit était si aigri, qu'il n'écoutait plus mes exhortations et s'emportait même souvent contre moi. Un jour, que j'employais tous mes efforts pour l'apaiser, il me dit : "vous me prêchez toujours la patience, mais vous ne voulez jamais me mettre en ma place ; je suis le plus malheureux des hommes, environné depuis le matin jusqu'au soir d'espions, qui donnent des interprétations malignes à toutes mes paroles et actions; on me défend les récréations les plus innocentes : je n'ose lire, la musique m'est interdite, et je ne jouis de ces plaisirs qu'à ma dérobée et en tremblant. Mais ce qui a achevé de me désespérer est l'aventure qui m'est arrivée en dernier lieu à Potsdam, que je n'ai point voulu dire à la reine pour ne pas l'inquiéter. Comme j'entrai le matin dans la chambre du roi, il me saisit d'abord par les cheveux et me jeta par terre où, après avoir exercé la vigueur de ses bras sur mon pauvre corps, il me traîna malgré toute ma résistance, à une fenêtre prochaine ; (...) prenant la corde qui attachait le rideau, il me la passa autour du cou. J'avais eu par bonheur pour moi le temps de me relever, je lui saisis les deux mains et me mis à crier. Un valet de chambre vint aussitôt à mon secours et m'arracha de ses mains."
Commenter  J’apprécie          30









{* *}