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Citation de SZRAMOWO


Depuis quelque temps, sœur Marie-Aimée devenait triste ; elle ne jouait plus avec nous ; souvent, elle oubliait l’heure de notre dîner. Madeleine m’envoyait la chercher à la chapelle, où je la trouvais à genoux, le visage caché dans ses mains.
Il me fallait la tirer par sa robe pour me faire entendre. Il me sembla plusieurs fois qu’elle avait pleuré ; mais je n’osais pas la regarder de peur de la fâcher. Elle paraissait tout absorbée, et, quand on lui parlait, elle répondait par oui ou par non, d’un ton sec.
Pourtant, elle s’occupa activement d’une petite fête que nous faisions tous les ans à Pâques. Elle fit apporter les gâteaux que l’on rangea sur une table, en les recouvrant d’une nappe blanche, pour ne pas donner trop de tentation aux gourmandes.
Le dîner s’était passé au milieu d’un babillage énorme, à cause de la permission que nous avions de causer à table les jours de fête. Sœur Marie-Aimée nous avait servies avec son bon sourire et une bonne parole pour chacune. Elle se disposait à nous servir les gâteaux en se faisant aider par Madeleine, pour enlever la nappe qui les recouvrait.
À ce moment, la chatte, qui était dessous, sauta à terre et se sauva. Sœur Marie-Aimée et Madeleine poussèrent ensemble un « ah ! » prolongé, puis Madeleine cria :
— La sale bête, elle a mordu à tous les gâteaux !
Sœur Marie-Aimée n’aimait pas la chatte. Elle resta un moment immobile, puis elle courut prendre un bâton et se lança après la bête.
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