De plus en plus, le marché de la mode, de la musique, des magazines et du cinéma cible les filles de 8 à 13 ans comme consommatrices. On assiste simultanément à la sexualisation indue des fillettes qui s’identifient à leurs idoles de la chanson et du cinéma ou des magazines jeunesse, reproduisant des attitudes et des comportements de « femmes sexy ». Pierrette Bouchard et ses collaboratrices analysent le phénomène dans les magazines et s’interrogent sur ses conséquences : vulnérabilité à l’apparence, à la dépendance affective, à la consommation et à l’exploitation sexuelle. Qui profite de cette exploitation des jeunes, sinon l’industrie et le système patriarcal ?
Les femmes sont encore confrontées à la violence et à la discrimination, vivent dans le contexte d’une répartition inéquitable des charges domestiques et de la conciliation famille-travail. Elles sont encore aujourd’hui confrontées aux préjugés et à la persistance des stéréotypes contre elles (à preuve ces discours), sont sur-responsabilisées face à la reproduction, et ainsi de suite. Ces contraintes entravent le parcours des femmes vers l’égalité et le plein épanouissement. Le discours masculiniste ne fait pas mention des problématiques associées à des thèmes précis comme l’avortement, les grossesses non désirées, la violence, le harcèlement sexuel et sexiste, la prostitution, la pauvreté, la monoparentalité, l’abandon scolaire des filles, la surcharge de travail causée par les travaux domestiques non rémunérés, le recours à l’assistance sociale pour la prise en charge de la famille, etc. Il occulte ainsi des thèmes marquants de l’inégalité entre les sexes, cequi permet à ses auteurs d’entretenir l’idée de dépossession au profit des femmes
L’idéologie de droite mise de l’avant dans le discours masculiniste préconise un retour aux valeurs traditionnelles ainsi qu’à la famille nucléaire (mère-père-enfants dans un lien de filiation). Il se développe dans un contexte où l’accès des minorités à la démocratie augmente. Les enjeux du discours masculiniste sont à la fois de récupérer des privilèges perdus et d’arrêter la démarche d’émancipation des femmes. Le fait que les masculinistes s’attaquent aux acquis des femmes dans les domaines de la famille, de l’éducation et de la santé ne tient pas du hasard. Ce sont trois domaines dans lesquels les femmes ont traditionnellement été tenues à des rôles. En avançant que les femmes sont responsables des problèmes qu’ils dénoncent dans ces trois sphères, les masculinistes insinuent en même temps qu’elles perdent elles aussi quelque chose : leurs qualités « naturelles » en tant que femmes. Les hommes deviennent dès lors les experts de l’analyse de la situation dans la sphère privée
Les masculinistes prônent le retour des mères biologiques auprès de leurs enfants. Leur objectif est de ramener la famille patriarcale traditionnelle, d’où découle la fermeture complète à l’endroit des nouvelles formes de familles et des nouveaux rôles parentaux