La qualité des dessins surpasse de loin celle des autres volumes de la collection. En particulier ceux du livret pédagogique en fin d'ouvrage qui sont absolument superbes. Les navires asiatiques du XVIe siècle sont bien différents de ceux du monde occidental et le livre nous décrit avec précision ces batailles navales entre coréens, japonais et chinois.
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Cette BD reprend le contexte de la bataille navale de No Ryang en Corée, qui mit un terme en 1598 au conflit entre le Japon et la Corée, alliée avec des troupes chinoises. Depuis six ans, le Japon gouverné par Hideyoshi Toyotomi cherche à développer son empire vers la Chine. Le royaume de Corée coincé entre ses deux puissants voisins sert de passage aux troupes japonaises. Les Japonais se sont implantés sur les côtes où ils tiennent des forts. Le conflit dure, incertain. Mais le décès d’Hideyoshi change la donne. Les seigneurs chefs de clans, les daimyos, se disputent sa succession. Il n’est plus question de poursuivre la guerre à l’étranger. Avant de quitter les côtes de Corée, l’honneur des chefs militaires exige qu’ils livrent une dernière bataille victorieuse. Ils rassemblent une flotte importante et veulent anéantir les forces coréennes et chinoises qui assaillent la forteresse de Suncheon. Les Coréens inférieurs en nombre et disposant de moins de vaisseaux vont être acculés. Mais leur amiral Yi Sun-Sin va se montrer fin stratège en attendant la flotte nippone à un endroit propice, dans un détroit, et choisir de canonner les navires adverses plutôt que de les laisser aller à l’abordage. Une victoire totale, même si Yi Sun-Sin meurt dans la bataille.
La BD surprend par sa forme, les détails sont très précis (les armures et la forme des navires sont remarquables), des visages des personnages eux peu travaillés comme dans les mangas, les couleurs assez sombres. Le travail du jeune dessinateur coréen Q-Ha dénote dans notre univers BD. Le scénario, lui, est bien plus classique : une rapide explication du contexte (heureusement les notes finales complètent bien le sujet), puis deux samouraïs japonais envoyés en mission servent de vecteur au récit (et accessoirement d’intermède humoristique dans les dialogues). Le scénario présente plutôt la guerre vue côté japonais, et laisse de côté le fonctionnement du royaume de Corée.
Une BD inattendue sur un sujet jamais traité en France.
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Voilà déjà six ans que dure cette guerre d'Imjin, depuis le 25 mai 1592 quand deux cent mille japonais posèrent le pied sur les côtés sud de la Corée.
Face à eux, deux armées, différentes, mais animées du même désir d'en finir avec cet envahisseur : les Coréens, et les Chinois.
Les Japonais occupent une forteresse à Suncheon, et est commandée par Konishi Yukinaga et bien qu'assiégée depuis plusieurs semaines, il tient bon face aux forces Sino-coréennes.
Mais de nouveaux ordres lui intiment de quitter la péninsule coréenne pour rejoindre Kyoto au plus vite, pour y servir des intérêts politiques.
Mais Konishi Yukinaga n'entend pas rejoindre le Japon sans un dernier coup d'éclat, et pourquoi pas, avec une victoire sur les forces Sino-coréennes.
Pour se défaire de cette emprise, et emporter une victoire de prestige, il envoie des messages à Sacheon pour demander à Shimazu Yoshihiro de mettre une flotte sur pied et de venir à Suncheon en découdre avec Yi Sun-Sin, l'Amiral coréen.
Les troupes de Shimazu Yoshihiro sont connues et craintes par tous, surnommés les "Ogres", après avoir décimé pas moins de trente mille soldats Sino-coréens sur une armée qui en comptait trente-sept mille.
La flotte est sur le point de se mettre en ordre de marche lorsqu'un messager japonais est tué, livrant ainsi les détails de l'opération à Yi Sun-Sin.
Si ce dernier dispose d'une centaine de navire, il s'attend désormais à en voir arriver cinq cents aux couleurs nippones, une bataille perdue d'avance.
Mais, Yi Sun-Sin se souvient d'une bataille similaire, entre les Grecs et les Perses quelques siècles auparavant, où les Grecs, bien qu'en sous-nombre, avaient profité de la typographie d'un détroit pour annihiler cette supériorité numérique Perse, ce qui leur valu une écrasante victoire, c'était la bataille de Salamine.
Pour rejoindre Suncheon, et en découdre avec la flotte de Yi Sun-Sin, les japonais doivent également passer par un étroit détroit... No Ryang.
No Ryang, c'est là que se décidera l'issue de cette guerre....
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A mon sens l'un des meilleurs volumes de la collection.
Le dessin de ce jeune coréen Q-Ha est superbe, tant au niveau des personnages que des navires, et le scénario de Delitte ne s'égare pas dans des historiettes secondaires.
Par ailleurs très intéressant sujet que cette bataille de No Ryang, sorte de Salamine ayant opposé dans un détroit les flottes sino-coréenne et japonaise.
L'étroitesse du théâtre d'opération compense l'infériorité numérique sino-coréenne, face à laquelle les Japonais auront, de toute façon, souvent été sans solution grâce à la tactique disruptive de l'Amiral Yi Sun-Sin.
Celui-ci évoque d'ailleurs immanquablement Horatio Nelson, dont il aura partagé le même funeste sort à l'aube de connaître sa plus grande victoire.
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Cet album retrace la bataille de Noël Ryan qui mis fin au conflit entre le Japon et la coalition sino-coréenne. Cette défaite navale obligea les japonnais à quitté la Corée.
Pas de double page de navire, spécialité de cette collection mais les dessins des personnages sont plus aboutit. le scénario est solide et l'intrigue bien menée.
Pour conclure, il s'agit d'un très bon cru qui a obtenu en 2019 le prix de la bande dessinée de l'académie de la marine.
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