“Koko n'aime pas le capitalisme & autres histoires” est réalisé au crayon de couleur, avec des dessins réalistes, il nous propose des gags courts, dans un humour absurde mais assez sarcastique, qui n’est pas sans rappeler Fabcaro. De l’absurde, des situations cocasses, mais un point de vue acerbe et sans concessions, qui prend pour cible en particulier le fameux “on ne peut plus rien dire !” et l’émission de télé qui en a fait son adage et qui vient encore de s’illustrer dans la critique de l’affiche des JO (que je trouve magnifique). Alors quand on peut ridiculiser Pascal Praud, j’applaudis ! Il n’y a pas que ça, le capitalisme aussi s’en prend dans les dents, et encore beaucoup d’autres, le showbiz, les influenceurs, les médias, les complotistes… Et j’ai vraiment beaucoup ri, absurde mais cinglant.
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T'as le look Koko, Koko t'as le look.
Franchement c'était bien drôle, tout le monde en prend pour son grade. Le dessin est simple et coloré. L’humour, est politique (si si) et décalé. Le tout, donne un ouvrage distrayant et amusant.
Certains le diront trop orienté, trop woke comme on dit, bah je suis pas si sûr… bon ptet un peu quand même.
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Humour de gauche? Humour de droite? Ah que cet album est difficile à cerner qui se rit du capitalisme, des grands penseurs, du wokisme, de ceux qui voient du wokisme partout, de ceux qui veulent tout déconstruire, de ceux qui ont peur de ceux qui veulent tout déconstruire...
L'album est constitué de dizaines de petites scénettes d'une demi page à deux pages toujours totalement absurdes, drôles et très très décalées comme ce dialogue sur un plateau télé sur le capitalisme entre une speakerine et le gorille koko qui finit par perdre son sang froid à force d'être contredit sur Etienne de la Boétie.
Autre exemple, une femme regarde une boite de vache qui rit, elle remarque les boucles d'oreille de la vache en forme de boite de vache qui rit qui porte aussi des boucles d'oreille en... Fin à l'asile.
ou le surfer de l'argent, qui surfe sur la main invisible du marché et qui affronte Kommunistus...
Une jolie réussite à laisser trainer dans la salle d'attente d'un proctologue ou d'un généraliste, mais pas d'un ophtalmologue (eh oui, déconseillé aux pupilles dilatées).
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Un humour absurde à la Fabcaro dans des petites saynètes au ton très politique : un jury de télé-crochet juge la viabilité des "meilleurs projets révolutionnaires de France", une voyante lit la condition de classe dans les lignes de la main, la gorille Koko soutient son analyse marxiste de la société par sa langue des signes rudimentaire... Koko vous déboussolera ou vous fera mourir de rire, mais vous n'en sortirez pas indemne !
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Détourner le détournement par un retournement de situation, quelle habileté ! Pour goûter pleinement au propos sur la société du spectacle il faut certainement avoir un peu de bagages mais quoi qu'il en soit c'est très réussi, c'est intelligent, ça fait réfléchir et c'est DRÔLE !
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J'ai eu l'occasion de lire cette BD lorsqu'un ami me l'a prêtée, et j'ai personnellement bien aimé ! Sans aller jusqu'à me taper le cul par terre, j'aime bien ce genre de BD qui allie humour parfois très con avec une réelle habilité à marier les thématiques anti-capitalistes.
La Bd est un mélange des gags parus pendant deux ans sur le compte instagram de l'auteur, ce qui donne un ensemble assez hétérogène. Comme souvent, des gags font mouches, d'autre non : par exemple celui du type qui vapote, disponible en galerie, ne me fait pas rire avec son absence de chute que je n'ai pas compris. En revanche, certains autres jouent parfaitement sur le décalage des situations et des dialogues, mais toujours avec un vocabulaire qui sent bon la décroissance, l'anti-capitalisme, la déconstruction des clichés ou encore la non-productivité.
Le dessin est assez étonnant, avec cet aspect crayon de couleur qui donne parfois lieu à de très jolis représentations, notamment des animaux. L'ensemble me rappelle bon nombre d'autres BD qui existent dans ce genre d'idée, comme Faut pas prendre les cons pour des gens, Petit traité d'écologie sauvage ou les BD de Fabcaro et Karibou. Mais là, l'intérêt est franchement dans le condensé de pensée anti-capitaliste qu'on y trouve, avec des parodies des couvertures du Surfer d'argent, devenu ici la Main d'argent, défenseur de la main invisible du marché. Le ton est résolument ancré dans une gauche révolutionnaire, et je dois dire que personnellement ça fait du bien de lire des considérations parfois évidentes mais qui en deviennent drôle.
Le tout avec quelques notes parfois un peu touchantes, ne serait-ce que dans la façon de représenter Koko, la gorille la plus célèbre, qui se permet de parler de capitalisme, hégémonie du grand capital et oppression systémique.
Bref, c'est le genre de BD qui me plait, que je trouve drôle sans crier à l'hilarité, mais qui s'adresse à un public cible très particulier, que j'apprécie mais qui ne conviendra pas à tout le monde. Si l'idée ne vous semble pas intéressante, passez directement votre chemin ! L'intérieur est exactement ce qu'on imagine. Je suis personnellement très content de l'avoir lu.
Je finirais juste avec un petit commentaire sur la considération qu'on peut avoir avec cette BD : elle est éditée par un éditeur qui s'inscrit en droite ligne du discours développée ici. C'est une maison d'édition valorisant la part des auteurs dans la BD, mais aussi qui développe des moyens plus humains aussi bien sur la question écologique. C'est bête, mais j'aime l'idée de ne pas avoir une BD hypocrite qui dénonce juste un monde sans essayer par soi-même de faire autre chose. Donc voila, le fond, la forme, ça me plait !
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BD agréable à lire, à l'humour souvent fin et aux références culturelles nombreuses mais dont les explications systématiques en bas de page ont quelque peu gâché le plaisir de lecture. En revanche la qualité des dessins est irréprochable, que ce soit la capacité du dessinateur à détourner habilement les objets culturels que l'on connait tous plus ou moins,ou dans sa parfaite maîtrise des couleurs et contrastes.
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Objet magnifique et hilarant, Koko n’aime pas le capitalisme pique par son originalité et son impétuosité.
La BD se caractérise déjà par un style très libre. Les auteurs ne s’embrassent pas de respecter le planche par planche. Certaines cases se baladent toutes seules, des dessins peuplent les pages comme échappés d’un zoo. Certaines double-cases sont d’ailleurs beaucoup plus fulgurantes qu’une histoire qui s’installerait en longueur. Faire beaucoup avec peu.
Le style graphique est également une beauté sans pareille. Avec un dessin très gravé, très peu dans le réalisme, on distingue certaines caricatures de personnages pour mieux les moquer, ce qui confère à la BD une identité visuelle vraiment propre. Et qu’est-ce que c’est drôle. Malgré la tournure politique favorable des blagues, le livre réussit très souvent à prendre à contrepied, à moquer subtilement et ne tombe jamais dans la gratuité.
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