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Citation de py314159


Holroyd ouvrit le grand livre vers le milieu. La page qu’il eut alors sous les yeux était couverte d’une écriture microscopique et il y avait sept, huit, neuf, dix colonnes de noms. Il fit le compte d’une colonne avec la froide précision d’un homme qui se retient de paraître ému : il y avait donc quarante noms par colonne. C’est-à-dire quatre cents par page. Il tourna doucement la page. Au dos, il y avait tout autant de noms, tracés de la même écriture. Il serait intéressant de connaître le nombre total des noms. Ce n’était pas que cela eût en soi de l’importance. Le meurtre massif dont il s’agissait ici ne pouvait se concevoir par la simple réduction de la chose en chiffres. Néanmoins, il posa la question.
« Il y en a comme cela dix-huit cents pages, répondit le vieil homme. Vous voyez, seigneur, que nous avons fait largement les choses. Nous voulons que cette trahison soit vivement réprimée.
Dix-huit cents fois quatre cents. Holroyd essaya de faire péniblement le compte. Quatre cents fois... fois. La réponse ne venait pas. Dix-huit cents par quatre cents... non, ce n’était pas ainsi qu’il fallait mesurer le problème. Quarante centimètres par vingt-cinq centimètres par quatre. Quatre mille centimètres cubes de morts. Holroyd étendit le bras et, gravement, souleva le registre. C’était lourd, quatre kilogrammes environ. Ce fut la lourdeur du livre sous son bras qui éclaircit sa pensée.
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