Il sait que les villes sont comme les gants. Qu'importe la matière dans laquelle ils ont été taillés, l'important ce sont les traces et la tiédeur qu'ils laissent, après avoir été ôtés, sur la chair des mains, qui parlent elles aussi.
De ces cités, ployant sous la violence ou l'ennui, il prend ce qu'elles daignent lui donner : un bout de décor, un morceau d'histoire, l'empreinte d'une odeur, le poids d'un geste, les couleurs d'un ciel ou celles du linge qui sèche à une fenêtre ou sur un balcon. Il s'applique à les transformer en mots, à les traduire, à les réinventer.