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Citation de AuroraeLibri


Le fait demeure qu'à la fin de juin, les terribles ravages qui ensanglantaient le Gévaudan cessèrent définitivement. Mais pourquoi et comment ? Le saura-t-on jamais ? La Bête n'était-elle qu'un loup, ou plusieurs ? Comment expliquer ces descriptions concordantes, ou ce qu'il y a de concordant dans ces descriptions qui la représentent tout autre ? Comment imaginer tout un peuple, à qui les loups étaient aussi familiers et pas plus mystérieux que les renards ou les blaireaux, se leurrant à ce point ? Et pourquoi ces loups auraient-ils soudain cessé de manger les moutons ? Préféraient-ils à tel point les enfants que de se passer d'agneaux ? Et pourquoi ces loups mangeurs de fillettes et de garçonnets auraient-ils soudain sévi ? Et d'où venaient-ils ? Et que devinrentils ? Jusqu'où reculer la chaîne des prétendues causes — ou la prolonger ? En quoi l'espèce, création de l'esprit, peut-elle limiter la nature ? Y a-t-il donc quelque chose de tellement inviolable, et net, et précis, entre ce que nous appelons chien, par exemple, et ce que nous appelons loup, entre ce que nous appelons loup et ce que nous appelons hyène ? La chaîne des êtres est-elle continue ou brisée ? Peut-on admettre des croisements ? Des hybrides ? Y aurait-il eu jadis entre loups et chiens, ou hyènes, ou chacals, ce que sont mules et mulets entre âne et cheval ?

Chapitre 6
La fin de la Bête
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