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Citation de Apoapo


5. « Heureuse de ce prétexte, qui n'était que trop vrai, je priai un soir mon amie de partager mon lit. Elle accepta avec plaisir. Dire le bonheur que je ressentis de sa présence à mes côtés serait chose impossible ! J'étais folle de joie ! Nous causâmes longuement avant de nous endormir, moi, les deux bras passés autour de sa taille, elle, reposant, le visage près du mien ! Mon Dieu ! Ai-je été coupable ? Et dois-je donc ici m'accuser d'un crime ? Non, non ! Cette faute ne fut pas la mienne, mais celle d'une fatalité sans exemple, à laquelle je ne pouvais résister ! Sara m'appartenait désormais ! Elle était à moi ! Ce qui, dans l'ordre naturel des choses, devait nous séparer dans le monde, nous avait unis ! Qu'on se fasse, s'il est possible, une idée de notre situation à tous deux ! Destinés à vivre dans la perpétuelle intimité de deux sœurs, il nous fallait maintenant dérober à tous le secret foudroyant qui nous liait l'un à l'autre ! C'est là une existence qui ne saurait être comprise ! Le bonheur que nous allions goûter ne pouvait-il pas, par quelque circonstance imprévue, éclater au grand jour, et nous marquer au front de la réprobation publique ! Pauvre Sara ! Quelles terribles angoisses je lui ai causées !
Le lendemain de cette nuit la trouva anéantie ! […] Assurément, j'étais moins troublé, mais je n'avais pas la force de lever les yeux sur madame P., pauvre femme qui ne voyait en moi que l'amie de sa fille, tandis que j'étais son amant ! » (p. 48)
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