Dans la chambre, elle ouvre la valise. Elle range dans un tiroir les vêtements de sa mère, elle pose sur le bord du lavabo sa trousse de toilette. Enfant, quand elle était malade, [sa mère] la déshabillait puis la massait avec de l'huile chaude. D'une main, elle pressait le jus d'un demi-citron et le lui faisait boire. Elle disait : « Je voudrais souffrir à ta place, ce serait dans l'ordre des choses. » Comme elle a eu tort de ne pas savoir s'abandonner à l'enfance ! Elle n'a rien compris à l'amour de sa mère, elle a si souvent voulu le fuir, tout occupée à être libre, à embrasser l'avenir. Mais pourquoi a-t-elle été si impatiente de grandir ?
- L. Slimani (et pas P. Besson)