Agatha Christie

Direction Victoria Station.
Chère gare, porte ouverte sur le monde qui s’étend au-delà de l’Angleterre, comme j’aime ton quai de départ pour l’Europe continentale – et comme j’aime les trains en général ! J’inhale cette odeur sulfureuse avec ravissement ; elle est si différente de celle d’un bateau, vaguement huileuse, qui me déprime toujours car elle annonce la nausée des jours à venir. Mais un train, un bon gros train sociable qui s’ébroue et s’active, avec son énorme locomotive à vapeur lançant des nuages de fumée, et qui semble dire d’un ton impatient : « Je dois partir, je dois partir, je dois partir ! », ça c’est un ami ! Il partage votre état d’esprit car vous aussi vous répétez : « Je dois partir, partir, partir, partir . . . »