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Citation de hcdahlem


Frédérique et sa tante ont choisi, soi-disant, un métier d’homme. Chez Duluc, on travaille en famille dans le quartier des Halles depuis presque cent ans. Josée a succédé à son père dans les années soixante-dix. Elle a vu la lente transformation du quartier. Les quincailleries et les poissonneries ferment pour laisser place aux boutiques et bars à cocktails. Il n’est pas rare de boire un canon et fumer un clope sous une vieille enseigne de boulangerie. Frédérique passe rue Lescot, le nouveau jardin donne une ampleur à l’église Saint-Eustache et à la Bourse de Commerce. Son regard grandit vers le ciel. La Canopée de verre et de lame est devenue le ventre métallique de Paris. Elle compose le code, 1977a, monte les trois étages. La directrice de l’Agence regarde sa nièce, la chemise ouverte sous le perfecto, le visage pâle, les cernes, la mèche rebelle, les bracelets ethniques enroulés au poignet. Hello ma chérie, on dirait que la nuit a été courte, tu as planqué tard ? Frédérique fait tomber un sachet de thé et manque de se brûler avec la bouilloire. Ça n’a rien donné ma tante, je n’ai pas une seule photo du client avec sa maîtresse. Ils sont entrés dans le parking et je ne les ai pas vus sortir.
Josée allume un cigarillo, entrouvre la fenêtre. La rue de Rivoli s’engouffre dans le bureau où tremble la figurine de Tintin en imper. On l’aura la prochaine fois. T’inquiète, Fred, on va le coincer. Elle regarde du coin de l’œil sa nièce qui vient de casser une tasse. Frédérique sent bien qu’elle est un peu brute. Depuis toujours, elle manque de tact et ça ne s’apprend pas à l’école. Sa tante s’en inquiète un peu. Elle peut la former, certes, mais pas la transformer.
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