... ,ce bon papa Noël, a tenu parole. Chaque année, la veille de son anniversaire, cependant que dans toutes les églises du monde on fête une nativité, un vieux bonhomme de rêve erre de toit en toit et, s'éclairant d'un rayon de lune, laisse tomber dans chaque cheminée le jouet des enfants sages.
(3 - Les origines du Père-Noël)
- On reprend le projet du barrage?
Cette fois Magnan avait éclaté de rire, rassuré. La plaisanterie durait depuis déjà si longtemps qu'elle s'en était émoussée. D'un ton benoît, comme l'aurait fait n'importe qui du village, il avait répondu, quelque peu goguenard:
- Ce sont de nouveaux fadas qui ont encore des sous à manger?
- Oui, mais cette fois le fada est de taille et n'a pas pour habitude de tellement compter! C'est l'Etat qui prend charge.
MEN !...
Le dernier mot du chant des morts bourdonne, monte, revient, lancinant comme un souvenir inchassable. Dans les limbes de l’inconscience je sens s’agiter en moi une âme de nouveau-né. Je fait effort.
Rien ! Rien que des mots latins qui bruissent comme une mélopée liturgique et tournent sans fin, papillons chantants…
Je me joints à eux et part dans leur sillage tourbillonnant. Je ne sais pas ce que je suis, je ne sais pas qui je suis, mais je me sens léger, léger comme dominus fantasque qui bondit et danse dans les hautes herbes du cimetière.
Encore un effort ! Je pousse de tout mon cœur la terre brune et lourde qui m’éteint et s’oppose. Je m’étire, m’amincis, m’infiltre. Je griffe le ventre de la terre qui m’étouffe. Je me fais un passage.
Le soleil m’étourdit et brille comme un plein plat de feu. L’air vibre de lumière et me roule en fumée. Les syllabes en cristal du chant latin ont franchi le mur de clôture et fuient dans la campagne.
Le calme du cimetière aligne ses croix bien sages. ……
(7 - Crise)
"Au fond la vie est belle et le bonheur peut se construire avec n'importe quel matériau. Il suffit de savoir." (p.85)
De même que dans les autres parties de la planète le travail n'était ni pénible ni tellement absorbant. Sauf congé personnel pouvant s'obtenir pour des recherches ou une occupation utile à la société, tous les individus devaient obligatoirement deux heures de travail, travail consistant principalement à surveiller, entretenir, construire ou réparer des machines, les aptitudes ayant seules orientés les qualifications, et, partant, décidé des tâches. (p.51 - La Solidarité par le Livre)
- Que vous a fait le monde ?
- Rien ! Il m'empoisonne ! Les villes m'étouffent et je ne peux plus respirer qu'en pleine nature, loin des hommes mes semblables, avec mes seuls amis les arbres. Mon idéal : une cabane au fond des bois, la tranquille sérénité des matins lumineux, la douce existence d'un jardin retourné de mes mains et, béatement, attendre, loin des machines et du bruit, loin des sciences des hommes, que Dieu m'appelle auprès de lui. (p.198 - La Solidarité par le Livre)
"Le temps gagné c'est comme les économies : ça peut toujours servir." (p.147)