J’ai toujours voulu vivre comme si la mort allait me rattraper.
Il me fallait tout, tout de suite,
les invitations à faire, les appels à donner, un meuble à changer de place, un placard à ranger, une chambre à repeindre.
Tout.
Tout de suite.
Le poids des choses.
Etonnant que le vide soit si pesant.
Le poids de ton absence, le manque de toi.
Et si tu revenais ? J’imagine parfois que tu rentres enfin.
Et puis je continue dans le poids de ton absence, dans le vide de toi.
16 juin
Fête des Pères
Où es-tu ?
"Je t’aime", à qui le dire ?
Paul se leva et s'approcha du poele pour se réchauffer les mains. Un tic nerveux faisait tressaillir sa pommette gauche. Comme chaque fois qu'elle le voyait distrait, une bouffée d'angoisse lui noua la gorge. Pourtant il semblait plutôt détendu, ses mains ne tremblait pas.
Ce qui me reste de très clair et de très précieux, ce qui me reste de ces jours serrés les uns contre les autres, c’est une clarté entre nous deux, cette tendresse nouvelle. Aucune ombre entre nous. Nous nous sommes demandé pardon, nous nous sommes pardonnés. Nous nous sommes dit notre amour de tous les jours, amour jamais oublié, toujours fort même s’il ne paraissait pas, même si quelquefois nous avions cru le perdre. Lui, ce grand amour, ne cessait à la lumière, plus fort que nous-mêmes, précieux, vital, inébranlable, unique, indestructible.
L’amour de notre rencontre.