Que ressent-on lorsque l'on porte la galabieh de son père mort, lorsque l'on coiffe son tarbouche, que l'on serre dans ses doigts son chapelet et que l'on prie sur le tapis où il se prosternait ? On est alors possédé par des sentiments divers : la tendresse pour le père, la satisfaction du devoir accompli à son égard. Il y a là de l'orgueil, le sentiment de le prolonger, de lui rendre une certaine forme d'existence. C'est comme si l'on ramenait sa voix et son odeur, comme si l'on devenait lui.