Porajmos, l'engloutissement, la dévoration: c'est bien ainsi que les tziganes désigneraient par la suite le génocide dont ils avaient été victimes, mais très peu en parleraient, à quoi bon? Pour triompher du malheur, il faut le profaner. Et quelle plus belle profanation que la vie elle-même ? Que la force vive de la vie ? Reprendre les voies du vent, faire des enfants, essaimer des tribus sur les chemins d'Europe et du monde, triompher de la mort en s'en riant!
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