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Citation de AudMgt


La Bretagne est familière des « marées astronomiques », oscillations périodiques naturelles du niveau de la mer créées principalement par les mouvements relatifs de la Lune, du Soleil et de la Terre. Mais elle a aussi été le témoin de plusieurs naufrages de pétroliers, qui ont causé l’arrivage successif sur ses côtes de nappes d’hydrocarbures. En 1967, alors qu’était attendue le 27 mars la plus grande marée du xxe siècle, la catastrophe du Torrey Canyon du 18 mars inspira à un journaliste du Télégramme de Brest l’expression « marée noire » pour qualifier cet énorme engluement de la côte par le pétrole visqueux et noirâtre, qui venait recouvrir l’estran comme l’eau à marée montante.
Quatre ans plus tard, en juillet 1971, le maire de Saint-Michel-en-Grève, dans les Côtes-d’Armor, signalait à son conseil municipal « la pollution de toute la côte par les algues vertes ». Il rappelait que : « les plages avaient été nettoyées entre le 18 et 28 juin 1971 et que pendant cette période, 6 600 mètres cubes d’algues vertes avaient été enlevées. Cette pollution, apportée par la mer, était susceptible de dénaturer et de troubler foncièrement l’utilisation normale des plages et l’aspect des sites ». C’est alors que, par analogie avec les échouages d’hydrocarbures, a été créée l’expression « marées vertes », pour qualifier l’engluement des plages par une suspension d’algues vertes de type « laitue de mer », également apportée par la mer montante dès le printemps, et abandonnée comme une souillure sur l’estran à marée descendante.
Même lieu d’apparition (la Bretagne Nord), même impression d’envahissement visqueux des côtes apporté par la marée, même effet d’atténuation des vagues arrivant à la côte, la noire précédant la verte d’une ou deux années… tout portait certains à croire que la marée noire était la cause de la verte, alors qu’il n’y a pourtant rien de commun quant à la formation et le devenir de ces « marées » noires et vertes ! Alors que les « marées noires » sont une pollution chimique accidentelle toxique issue d’un déversement en mer de substances dont la masse totale va diminuer inexorablement plus ou moins lentement par dégradation, les « marées vertes » sont une réponse du milieu marin vivant à une pollution chimique chronique non toxique venue des bassins versants côtiers, dont la masse se reconstitue chaque année grâce à une phase printanière de croissance, suivie d’une phase automnale de régression.
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