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Citation de art-bsurde


L'Argentine, comme toujours, se singularise en donnant en même temps une impression désespérante de déjà-vu. Les militaires du Proceso de « réorganisation nationale » vont, comme leurs prédécesseurs, quitter le pouvoir en catastrophe. Mais cette fois, le bégaiement de l'histoire a de quoi surprendre. Jamais, en effet, un régime fort, caractérisé par son extrême violence, n'aura aussi bien réussi à se mettre en déroute : le sombre bilan de sept années d'omnipotence et la discorde au sein du pouvoir martial ont rendu inévitable la retraite peu glorieuse des sauveurs en uniforme. Les « réorganisateurs » ont cumulé la débâcle économique et la déroute militaire dans l'Atlantique Sud, les règlements de comptes interarmes et le terrorisme d’État. Le coup d’État purificateur de 1976 a finalement sombré dans la criminalité décentralisée … Le projet de construire une société hiérarchique et sûre, régulée par le marché, a en outre conduit le pays à la banqueroute. L'inflation, en 1982, a dépassé 300%, le PIB a reculé de 10% entre 1980 et 1983. Le revenu par tête a baissé de 15% par rapport à 1975, la production industrielle de 25%. Le tissu économique s'est appauvri, les structures sociales se sont « tiers-mondisées ». Grâce à un dollar bon marché et à l'ouverture économique, la dette extérieure a bondi de 7 milliards de dollars à 40 milliards et n'a alimenté que la spéculation et l'achat d'armes. Une économie sale a accompagné la « guerre sale ».
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