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Citation de art-bsurde


Le gouvernement représentatif successeur peut choisir soit d'affronter les bénéficiaires et les soutiens du régime autoritaire, soit tenter de les séduire ou d'obtenir leur neutralité. Au Chili, après la crise économique de 1982-1984, les entreprises retrouvèrent le chemin de la prospérité. Le retrait de l’État, la mise en œuvre des politiques financières et sociales favorables au marché ne manquèrent pas de rapprocher de la dictature un patronat violemment hostile à l'Unité Populaire. C'est ainsi qu'au retour de la démocratie, en 1990, deux des plus grandes associations patronales décorèrent Pinochet « pour services rendus au pays ». Il est vrai qu'un chilien sur quatre pense alors que la dictature de Pinochet aura assuré le meilleur gouvernement du Chili au XXe siècle.
La proximité et la connivence entretenue par les responsables économiques avec la dictature ont pesé sur tous les gouvernements de la Concertation : si l'on veut assurer la stabilité, il faut prendre garde à ce que le patronat, sceptique à l'égard de la démocratie et farouchement opposé à la gauche, ne soit pas mécontenté. Le modèle économique mis en place par la dictature ne sera donc pas remis en question. On ne touchera en rien aux grandes orientations du régime antérieur. Les privatisations seront maintenues, et même poursuivies dans les infrastructures. La fiscalité restera parmi les plus légères du continent. Le nouveau système de retraite par capitalisation individuelle, qui laisse sans couverture une importante partie de la population dans un pays de fortes inégalités, reste en vigueur, de même que la législation du travail qui limite le droit de grève et la syndicalisation.
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