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Citation de AuroraeLibri


De l’ensemble de ces contributions aussi riches que variées se dégagent quelques caractères originaux et les lignes de faite de l’histoire religieuse de la France : une christianisation très ancienne puisqu’elle remonte au ive siècle de notre ère dans le Midi et en milieu urbain, mais qui s’est poursuivie jusqu’au ixe siècle dans certaines zones rurales ; un réseau diocésain et paroissial assez précoce avec, là aussi, d’importantes différences entre le Nord et le Midi qui a conservé jusqu’à la Révolution ses petits évêchés « à l’italienne » ; la survie, surtout parmi les paysans, de pratiques religieuses alternatives au modèle clérical à travers lesquelles s’est exprimée pendant des siècles une « culture folklorique » superficiellement christianisée ; le rôle très important joué par les moines et les ermites dans l’enracinement d’un christianisme ascétique et volontiers combatif à partir du xie siècle ; l’établissement d’un lien étroit entre l’Église et le pouvoir royal conduisant à une union du trône et de l’autel à partir du xiiie siècle ; une succession de crises politiques et religieuses violentes, depuis la croisade contre les Albigeois jusqu’aux guerres de Religion, qui ne remit pourtant pas en cause la prépondérance du catholicisme, même après la Réforme protestante, assez faiblement représentée au total en dehors de certaines régions comme les Cévennes, le Poitou ou l’Alsace, mais très influente sur le plan social et culturel ; la Révolution française qui révèle et accélère une profonde désaffection vis-à-vis de l’Église dans de larges couches de la population, même si l’Église regagnera au xixe siècle au sein de la bourgeoisie une audience qu’elle avait perdue alors du côté populaire ; la disparition complète des ordres monastiques et religieux, si importants à l’époque médiévale et moderne, supprimés par la Révolution et qui ne renaîtront que bien timidement à partir de 1840, avant d’être à nouveau expulsés de France autour de 1900 ; un essor des congrégations missionnaires, tant masculines que féminines, qui est allé de pair avec la politique d’expansion coloniale de la monarchie à partir du xviie siècle, et surtout celle du Second Empire et de la Troisième République ; le développement d’un très vif anticléricalisme dans l’ensemble de la société, en particulier dans les élites libérales et le milieu ouvrier, débouchant sur un mouvement de sécularisation très marqué dès les années 1880 ; enfin, à partir de 1905, un régime de liberté, mais aussi une situation de pauvreté que l’Église de France n’avait jamais connue au cours des siècles, à partir de la Séparation de l’Église et de l’État en 1905, ce qui l’a indirectement préparée à prendre de nombreuses initiatives dans le domaine social à partir des années 1930, marquées également par le développement de l’Action Catholique.

Préface
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