Le monachisme se développe en effet en Gaule dès la seconde moitié du IVe siècle. La première trace en est l’ermitage fondé vers 360 par Martin près de Poitiers, à Ligugé, où des disciples viennent rapidement le rejoindre. Devenu évêque, l’ancien soldat continue de vivre en moine dans le monastère qu’il fonde à Marmoutiers et que fréquenta Sulpice Sévère. D’après ce dernier, « 80 disciples s’y formaient à l’exemple de leur bienheureux maître. » Mais le plus célèbre monastère gaulois est sans conteste celui qui fut fondé par Honorat dans l’île de Lérins (au large de Cannes) vers 400-410. Son rayonnement spirituel et intellectuel est immense et beaucoup des moines qui y font retraite deviennent ensuite évêques, tels Honorat lui-même, puis Hilaire à Arles, Loup à Troyes, Eucher à Lyon, ses deux fils, Salonius et Veranus, à Genève et peut-être Vence, ou encore Fauste à Riez.
Chapitre 1 - Les premières communautés chrétiennes de la Gaule, des origines au Ve siècle