Le mot "croissance" à lui seul est le signe d'une véritable supercherie, contre laquelle l'enseignement prémunissait autrefois les élèves préparant le certificat d'études, au bon vieux temps où ce certif marquait la fin de l'adolescence. Les programmes scolaires introduisaient le concept d'"intérêts composés", c'est-à-dire, en terme plus pédants, celui de l'évolution exponentielle. Les élèves comprenaient qu'un franc placé à "trois pour cent l'an" à l'époque de Charlemagne représentait, douze siècles plus tard, une fortune fabuleuse, supérieure à la totalité des avoirs de tous les humains morts ou vivants ; ils savaient donc qu'un tel processus ne peut être durable.