La route est pure et âpre comme un désert ; plus tard peut être, calmement, nous aborderons les sentiments magiques...Il y a d'ici là beaucoup de douleurs encore, beaucoup de gens et de choses à pulvériser : fibre à fibre, je détisse, je sabote ; je me déteste de faire à Julien « un travail » mais je sens autour de lui trop d'attaches fausses et gluantes, je voudrais scier au moins celles là.
Moi aussi jadis, j'ai été cajolée, ménagée, léchée : j'étais intact et mordante, mon placard étaient bien repli et mes mains ingénieuses.
Mes accessoires sont détruits, je suis blessée et pauvresse, et c'est moi maintenant qui m'offre et m'accroche ; les gens ne me retiennent point, car je n'ai plus rien à leur proposer que moi, moi nue, et il faudrait beaucoup de temps et de tendresse pour faire jaillir de moi quelque ressource, quelque source.