Juan Gimenez : "ma collaboration avec Alexandro Jodorowsky sur "La Caste des Méta-Barons" a changé pas mal de choses dans ma façon de dessiner paysages, personnages et décors, par rapport à mes albums précédents.
Ce qui m'a frappé à la lecture du scénario d'Alexandro, c'est le mélange parfaitement réussi de technologies futuristes et d'archaïsmes médiévaux. En outre, c'était une histoire de science-fiction, certes mais qui racontait le passé d'un héros.
J'ai cherché à donner une représentation graphique maximale de ces éléments contrastés, hybrides, et porteurs en cela d'une nouvelle forme de réalité.
J'ai donc mis en scène à la fois des machines très sophistiquées, de haute technologie, et des costumes inspirés, par exemple, du Moyen Age ou de la Renaissance, en tentant de faire en sorte que ces ingrédients à priori anachroniques ou hétérogènes aient bien l'air pourtant d'appartenir au même monde.
Le recours à un certain exotisme m'y a aidé, notamment la culture et l'art japonais, le Méta-Baron n'étant pas sans filiation avec les samouraïs et les arts martiaux.
L'esthétique des derniers films de Kurosawa m'a fourni une extraordinaire source d'inspiration.