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Citation de Charybde2


Tout a disparu. Enfouis sous le sable, les vestiges ont sombré dans l’oubli. Seules quelques traces affleurent au sommet des dunes, l’écume, les embruns, les ruines d’un temple égyptien, quelques bas-reliefs aux contours effacés. Bercée par les vagues, l’antique cité de Ramsès II gît sous le sable au bord du rivage. Les vestiges pharaoniques flottent dans les limbes d’un souvenir lointain, si lointain qu’on les croirait bercés par ces mêmes vagues qui les berçaient de toute antiquité. L’éternité échouée sur une plage. Ou plutôt, cachées sous une plage, des ruines assoupies rêvent de vagues peuplées d’otaries et de surfeurs. Otaries et surfeurs sans queue ni tête, extravagante rêverie.
Car l’antique cité de Ramsès II repose sur la plage de Guadalupe au bord de l’océan Pacifique, à quelques centaines de mètres au nord-ouest de Los Angeles. Un mirage au bord du rivage ? Un pharaon californien ?
C’était il y a plus de trois mille ans, à douze mille kilomètres de Guadalupe, au cœur du Nouvel Empire égyptien, durant le règne du troisième pharaon de la dix-neuvième dynastie. Vers l’an 1250 av. J.-C., Ramsès II fit bâtir une cité dans le delta du Nil, surnommée la Ville turquoise. Trois millénaires plus tard, la cité rejaillit des sables dans le style californien années vingt du nouvel empire hollywoodien.
Ce sont les ruines d’un décor de péplum, d’un âge d’or du cinéma. Ici en 1923, sur la plage de Guadalupe, Cecil B. DeMille a réalisé Les Dix Commandements et transformé une plage californienne en désert du Sinaï. Le film était muet – les vagues s’échouant sur la plage au bord du décor demeuraient silencieuses. Puis le sel, le vent et la pluie ont effacé ce mirage. Les temples, les obélisques, les colosses de pierre, les allées de sphinx et les pyramides ont disparu sous les dunes de sable.
Enfoui sous le rivage, un site archéologique cinématographique est né.
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