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Citation de ladyoga


D’Artagnan n’avait pas manqué aux circonstances, mais les circonstances avaient manqué à d’Artagnan. Tant que ses amis l’avaient entouré, d’Artagnan était resté dans sa jeunesse et sa poésie ; c’était une de ces natures fines et ingénieuses qui s’assimilent facilement les qualités des autres. Athos lui donnait de sa grandeur, Porthos de sa verve, Aramis de son élégance. Si d’Artagnan eût continué de vivre avec ces trois hommes, il fût devenu un homme supérieur. Athos le quitta le premier, pour se retirer dans cette petite terre dont il avait hérité du côté de Blois ; Porthos, le second, pour épouser sa procureuse ; enfin, Aramis, le troisième, pour entrer définitivement dans les ordres et se faire abbé. À partir de ce moment, d’Artagnan, qui semblait avoir confondu son avenir avec celui de ses trois amis, se trouva isolé et faible, sans courage pour poursuivre une carrière dans laquelle il sentait qu’il ne pouvait devenir quelque chose qu’à la condition que chacun de ses amis lui céderait, si cela peut se dire, une part du fluide électrique qu’il avait reçu du ciel.
Ainsi, quoique devenu lieutenant de mousquetaires, d’Artagnan ne s’en trouva que plus isolé, il n’était pas d’assez haute naissance, comme Athos, pour que les grandes maisons s’ouvrissent devant lui, il n’était pas assez vaniteux, comme Porthos, pour faire croire qu’il voyait la haute société ; il n’était pas assez gentilhomme, comme Aramis, pour se maintenir dans son élégance native, en tirant son élégance de lui-même.
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