– Que vous êtes bonne en toutes choses,Valentine, et que vous avez en vous une chose que Mlle Danglars n’aura jamais : c’est ce charme indéfini qui est à la femme ce que le parfum est à la fleur, ce que la saveur est au fruit ; car ce n’est pas le tout pour une fleur que d’être belle, ce n’est pas le tout pour un fruit que d’être beau.
– C’est votre amour qui vous fait voir les choses ainsi, Maximilien.
– Non, Valentine, je vous jure. Tenez, je vous regardais toutes deux tout à l’heure, et, sur mon honneur, tout en rendant justice à la beauté de Mlle Danglars, je ne comprenais pas qu’un homme devînt amoureux d’elle.
– C’est que, comme vous le disiez, Maximilien,j’étais là, et que ma présence vous rendait injuste.
– Non… mais dites-moi… une question de simple curiosité, et qui émane de certaines idées que je me suis faites sur Mlle Danglars.
– Oh ! bien injustes, sans que je sache lesquelles certainement. Quand vous nous jugez, nous autres pauvres femmes, nous ne devons pas nous attendre à l’indulgence.
– Avec cela qu’entre vous vous êtes bien justes les unes envers les autres !
– Parce que, presque toujours, il y a de la passion dans nos jugements. Mais revenez à votre question.