Alice Machado

Alice Machado est une auteur portugaise vivant en France. Son talent n'est plus à démontrer, certains de ses textes sont parus dans diverses revues littéraires européennes. Son poème “Les Géants” de son livre "Eclats" figure dans l’Anthologie Parlementaire de Poésies publiée par l’Assemblée Nationale en 1999.

Ses poèmes sont d'une grande sensibilité, il me reste à découvrir ses romans...

José Saramago, prix Nobel de Littérature a écrit à propos de l'auteure : "L'écriture d'Alice Machado est habitée par la volonté incessante d'accéder à l'humain, comme si elle voulait réveiller la part de sublime qui existe en chacun de nous..." Il avait très bien résumé la poétesse et pourtant il y a déjà plus de 12 ans de cela.



Alice Machado manie les mots à la fois comme des fleurs et comme des épées, parfois même les deux en même temps. Ses vers nous touchent, nous transpercent même, puissants, percutants...

L'inspiration semble jaillir de son âme et les mots se déposer, telle l'écume, sur le papier... C'est beau, c'est touchant, c'est puissant...



"Depuis très longtemps,

la vie est abyssale sur terre,

Tout devient obscur dans cette existence,

Obscur le soleil, obscur le chemin,

Sur la route du déclin !" (Rentrer dans l'heure Athonite)



On ne peut pas y rester insensible. L'artiste est humaine, généreuse, elle livre une partie de son âme, de son cœur dans ses poèmes...


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"Les songes de Rafael" est "le recueil" de Alice Machado, celui auquel elle tient tout particulièrement. comme dans toute sa poésie, elle écrit avec son coeur, avec son âme ! Tout ce qui représente cette femme exceptionnelle, la bonté, la sensibilité ! Qui rencontre Alice Machado ne pourra pas rester insensible à sa personnalité.
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Olivia, la narratrice des Silences de Porto Santo, n’a jamais pu oublier Madère où elle est née, ni ce père qu’on lui a enlevé pour l’emprisonner parce que ses idées s’opposaient à celles du régime en place, pas plus que ce premier amour qui n’est jamais revenu d’Angola, enrôlé de force, comme l’ont été de nombreux jeunes, dans des guerres coloniales.



Et à l’heure où l’homme qu’elle aime, reporter, va partir pour l’Angola suivre des médecins afin de relater leur vie en images, dans ce Paris où elle a élu domicile pour éloigner d’elle la petite fille qui pleurait et qui enterrait sa poupée pour ne pas qu’on lui enlève sa seule amie, elle a peur. Terriblement peur. Lucas n’est jamais rentré. Et si un sort identique attendait Pierre en Angola?



Et tandis que le présent se trouble des images d’hier, que les mots d’aujourd’hui se mêlent aux silences du passé, Olivia apprivoise ce qu’elle a longtemps tu. On ne peut changer ou oublier ce qui a été. Pas plus les bateaux qui emportaient des hommes et les ramenaient brisés que les mots des livres interdits que Lucas lui lisait sur la plage.



Alice Machado, qui écrit en français bien que sa langue maternelle soit le portugais, signe avec ce court roman une ode à la vie, à l’amour. Un roman dont j’ai retenu ces phrases : « À Paris je me retrouvais seule, sans plus de témoins de ce passé, cette terrible existence, enfermée dans mes silences. Je portais mon deuil dans un pli de mon âme, sans que le regard des autres ne puisse un instant le deviner. »
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