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Critiques de Álvaro Martínez Bueno (8)
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Justice League Dark Rebirth, tome 3 : Guerr..

Bon j’ai avalé les tomes 2 et 3 en une journée, mais j’ai la flemme de faire deux critiques séparées.

Rien que cette phrase vous indique que ce n’est pas désagréable à lire, arf !



Que se passe-t-il donc au pays de DC comics en perpétuelle catastrophe ? Eh bien il semble qu’une réalité complémentaire plus noire, plus dégueu que la nôtre, qui a été isolée par Hécate en des temps où le temps n’existaient pas vraiment (jolie phrase hein ?), vient faire du tourisme chez nous, déréglant et menaçant la magie même.

Wonder Woman a créé une équipe d’experts en magie pour enquêter et éliminer la menace. Pas si simple



Dans le tome 2, ce sont les représentants de l’Ordre, docteur Fate en tête, qui font des leurs. Ils veulent profiter du bazar ambiant pour supprimer la magie – d’essence chaotique, donc pas bien – et reconstruire un univers bien ordonné. Le moyen n’est pas vraiment du domaine de la chirurgie fine.

Dans le tome 3 c’est la magicienne Circé (oui, celle d’Ulysse) qui récupère les pouvoirs d’Hécate et cherche à profiter du bazar ambiant (décidément) pour « dooomineeer le moonde » ou un truc du genre. Elle a elle aussi monté une équipe de mages vilains autour d’elle.



Bon, faut bien avouer que si ça se sirote bien, c’est surtout parce que l’aspect humoristique est bien développé, porté par des personnages comme Chimp et Man-Bat et les sarcasmes permanents de Constantine. C’est quand même pas aussi drôle de Deadshot & les Secret Six mais ça se défend. Évidemment le boss Wonder Woman n’est pas vraiment une rigolote. C’est la caution sérieuse, toujours aussi compatissante et prête à dégainer ses « je ne suis pas ton ennemie ». Zatanna n’est pas très drôle non plus, mais j’adore sa magie de verbalisation à l’envers.

Les dessins sont de bonne qualité. J’ai beaucoup apprécié les effets magiques qui déconstruisent le principe des cases. Par exemple ce puissant sorcier qui s’ouvre un passage magique dans le blanc qui sépare les cases, ou cet autre qui attrape une case où se trouve un ennemi et la chiffonne.



Aucun doute que je termine la lecture de cette série. Le dernier tome paraîtra ce printemps.

J’irai aussi voir du côté des histoires qui ont initialement généré cette situation pénible. Je crois que c’est dans Batman Métal.

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Justice League Dark Rebirth, tome 1 : Le cr..

Pas mal… Pas mal du tout.



On le sait (ou pas), tapie derrière le rideau en peau de chauve-souris du bureau de la Justice League grommèle une autre League, plus « dark », spécialisée dans la magie.

Ces « darkeux » sont plus novices dans le domaine de l’équipe. Ils ne se réunissent que lorsque ça craint vraiment du gros boudin magique.

Ici c’est le cas. C’est Wonder Woman qui se colle en leader d’une nouvelle bande après avoir vu des adeptes de la magie mourir atrocement (vraiment dégueu). De plus la pratique de la magie elle-même donne des résultats de moins en moins prédictibles (vous me direz, c’et normal pur de la magie, mais bon…). Zatanna qui cause à l’envers, Chimp le chimpanzé détective déguisé en Sherlock, la Créature du Marais tout en lianes, le fumeur cancéreux John Constantine et Man-Bat, l’ancien ennemi de Batman réhabilité et scientifique du groupe, viennent en aide à l’Amazone.

On est à nouveau dans une crise magicosmique, avec un truc « extérieur » qui cherche à rentrer dans notre gentille magitude. Le « truc » a une vraie gueule lovecraftienne sans yeux avec des dents et une grosse langue (berk). En guest star, une déesse chtonienne du panthéon grec : Hécate.



Le plus intéressant est de découvrir une Wonder Woman dépassée par les évènements, incapable de réagir proprement face à ce qui surpasse son expérience. Une Wonder Woman, disons-le, effrayée. C’est rare.

Mais c’est Wonder Woman. Elle sait faire face.

Le sarcastique John Constantine est toujours agréable à suivre, avec son humour désabusé. Et Zatanna, bah je suis toujours un peu amoureux de cette belle magicienne. Man-Bat est une sorte de rookie rigolo ici, pas désagréable. Celui qui me déçoit est la Créature du Marais, généralement entouré de mystères il se comporte ici comme un parfait humain. Bof.



Autre déception, la valse des dessinateurs. Sur si peu d’épisodes c’est agaçant. Surtout que le passage de relai est souvent approximatif et vaudrait la disqualification aux Jeux Olympiques. Voir une Zatanna en pleine bagarre les longs cheveux déliés, se retrouver avec une belle tresse au changement de dessinateur, ça choque. Tu penses qu’elle prend le temps de se remaquiller alors qu’un temple de la magie s’effondre autour d’elle.



Bon tout cela se lit agréablement. C’est même un peu effrayant. Ça vaut la peine de continuer, moi je dis.

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Justice League Dark Rebirth, tome 3 : Guerr..

Ce tome fait suite à Justice League Dark Rebirth, Tome 2 : Les seigneurs de l'ordre (épisodes 8 à 13 et annuel 1) qu'il faut avoir lu avant. Il faut avoir commencé par le premier tome pour pouvoir comprendre l'intrigue. Il comprend les épisodes 14 à 19, tous écrits par James Tynion IV. Alvaro Martínez Bueno a dessiné les épisodes 14 à 16, 18 et 19, avec un encrage de Raúl Fernández. L'épisode 17 a été dessiné et encré par Javi Fernandez. Adriano Lucas a réalisé la mise en couleurs de l'épisode 14, Brad Anderson celle des épisodes 15, 16, 18 et 19, et John Kalisz celle de l'épisode 17. Les couvertures originales ont été réalisées par Guillem March (é14, é15), Yanick Paquette (é16, é18, é19), Stephen Segovia (é17). Ce tome contient également les couvertures variantes réalisées par Clayton Crain (*3), Toni Infante, Simone Bianchi, Gerardi Zaffino, Stephen Segovia.



Diana passe la nuit dans ses appartements du Hall de Justice, mais elle a le sommeil agité. Elle se réveille et découvre que sa chambre est en feu. Elle se lève et elle est déjà en costume de Wonder Woman. Dans la pièce se trouve une longue table de dîner, également en feu, et assis sur une chaise, John Zatara la regarde. Diana ne comprend pas bien car ils se trouvent dans le manoir de Wintersgate qui appartient au Baron Winter. Zatara lui indique qu'il n'est pas le baron, que sa fille Zatanna a le pouvoir de les sauver, mais qu'elle, Diana, a le pouvoir opposé. Elle a manié le pouvoir de la magie, et même si elle l'a rendu, elle en conserve des traces. Upside-Down Man apparaît. Zatara lui annonce que la guerre de la sorcellerie est sur le point de commencer. Il ordonne à Diana de se réveiller. Diana se réveille effectivement et appelle Zatanna Zatara au téléphone. Celle-ci lui répond que ça fait une heure qu'elle essaye de la joindre car elle, Swamp Thing (Alec Holland), Kent Nelson, Dectective Chimp, Man-Bat (Kirk Langstrom) et Khalid Nassour sont en train de se battre contre des vampires. Nelson et Nassour sont en train de préparer un sort pour éliminer les vampires. Man-Bat sauve Detective Chimp coincé par un groupe de vampires. Swamp Thing fait pousser des pieux en bois sur son corps et Chimp se sert pour en planter un dans le cou d'un vampire. Le sort est enfin prêt : Nassour le prononce à voix haute et une lumière intense irradie réduisant les vampires en cendres.



Au bar de l'oubli, Wonder Woman se tient devant la statue commémorative de Blue Devil (Daniel Cassidy). Elle discute avec Traci Thirteen, du décès de Cassidy, du soutien que Traci a apporté à Bobo Chimpanzee quand il en avait besoin. Diana retourne dans le bar et discute avec John Constantine : elle lui explique ce que Zatara lui a dit. Il pense que la cause de la destruction est à chercher dans une personne présente depuis le début et qui n'aurait prêté aucune attention à Diana auparavant. Cette remarque fait l'effet d'une révélation pour elle : il s'agit de Circe. Dans l'église où vient de se dérouler le combat contre les vampires, Zatanna Zatara a animé de balais qui ramassent leurs cendres. Nassour et Nelson se servent de leur magie pour remettre les objets à leur place. Swamp Thing descend les cadavres des sœurs. Bobo Chimpanzee passe l'aspirateur sous les bancs. Il repère un chat qu'il attrape par la queue. L'animal le griffe au visage pour se libérer et s'enfuit. Il va rejoindre le maître dont il est le familier : Klarion. Ce dernier s'en va trouver Man-Bat et le met sous l'influence d'un sort.



Après le dernier âge de la magie, l'heure des sorcières et les seigneurs de l'Ordre, James Tynion IV envoie ses superhéros en pleine guerre de la sorcellerie. Pour un peu, le lecteur pourrait commencer à s'y perdre, sauf que… Le scénariste a intégré de manière organique des éléments de rappel et des explications permettant de se resituer au fur et à mesure. Le lecteur retrouve donc la présence de Upside-Down Man, plus en arrière-plan qu'en ennemi à affronter de manière frontale. Ça pourrait devenir lassant, sauf que… au détour d'une case Tynion IV montre l'origine de ce personnage, plus un concept qu'un réel individu, ce qui éclaire sa nature réelle et le fait qu'il ne soit pas possible de changer ses motivations et son objectif, sauf que… le scénariste se montre particulièrement habile : Diana parvient à dialoguer avec Upside-Down Man et à conclure un marché, sans que la nature de cet ennemi ne soit reniée ou contredite. Le lecteur en reste bouche bée devant cette séquence qui permet de faire briller la nature profonde de Diana (le dialogue avant l'affrontement) et de montrer qu'on peut toujours envisager un autre moyen de s'en sortir, même en face d'une créature aussi intransigeante.



Au fur et à mesure des épisodes, l'auteur intègre les informations nécessaires pour que le lecteur puisse savoir comment toutes les pièces s'agencent : Circe et sa ligue d'Injustice (Solomon Grundy, Klarion & Teekl, Floronic Man, Papa Midnite), le Parlement des Fleurs, Upside-Down Man. Avec une élégance certaine, il sait évoquer les personnages secondaires comme Witchfire (Rebecca Carstairs), Traci 13, Drakul Karfang (mais si, le dragon femelle). Il parvient habilement à maintenir John Constantine en périphérie du récit, car sa dégaine en en imperméable se marie mal avec les débauches d'énergie pyrotechniques des superhéros. Il intègre une nouvelle menace magique : un personnage magique classique de l'univers partagé DC, toujours difficile à diriger sans tomber ni dans la redite, ni dans la caricature, et il s'en sort avec les honneurs. L'intrigue progresse à un bon rythme, même si après coup, le lecteur se demande si le sort imposé à Man-Bat par Klarion était bien utile. Non seulement la nature de Upside-Down Man est bien éclaircie, mais en plus le scénariste consacre un épisode à l'histoire personnelle de Circe, ce qui nourrit sa motivation et lui évite d'être réduite à la caricature du méchant parce qu'il est méchant. Cette guerre se déroule rapidement, sans précipitation, et le lecteur ne s'aperçoit peut-être même pas de l'utilisation discrète du principe d'une Injustice League Dark (concept un peu trop littéral).



Comme d'habitude, les responsables éditoriaux font en sorte que ces épisodes bénéficient d'une équipe artistique de bon niveau. Alvaro Martínez Bueno & Raúl Fernández réalisent des dessins dans un registre descriptif et détaillé avec un bon sens du spectaculaire. Le dessinateur sait positionner les nombreux personnages de sorte qu'ils ne se marchent pas sur les pieds et qu'ils ne soient pas juste empilés dans la case. Il s'astreint à représenter tous les détails de leur costume, et l'encrage minutieux de Raúl Fernández permet de n'en perdre aucun, tout en restant lisible. La lisibilité est encore améliorée par la mise en couleurs de Brad Anderson qui fait en sorte que chaque surface détourée se distingue bien de celles contiguës. Il sait également nourrir les arrière-plans quand le dessinateur s'est focalisé sur les personnages. Il en va de même pour les 2 autres coloristes, et tous les trois mettent en œuvre des effets spéciaux (par exemple pour les flammes) très consistants. Le lecteur peut se projeter dans des endroits bien distincts et bien construits : la salle à manger en feu du manoir Wintersgate et son ameublement, l'église dans laquelle se déroule le combat contre les vampires, avec ses bancs, ses grandes orgues, ses piliers de pierre et sa nef à la haute voute, la salle souterraine qui contient les artefacts magiques dont la Justice League Dark est dépositaire, la magnifique plaine herbue où Floronic Man se reconnecte avec le Parlement des Fleurs, l'imposante nécropole où se rendent Klarion et Solomon Grundy, le bar de l'Oubli avec ses tables, ses chaises et ses étagères de liqueur, la demeure de Circe dans la région de Colchide et le plan spirituel de l'inconscient collectif.



À plusieurs reprises, le lecteur marque une pause pour admirer une situation : la salle à manger en proie aux flammes, les superhéros se battant contre les vampires dans un dessin en double page, la magnifique plaine dégagée et la manifestation du Parlement des Fleurs, la monstrueuse transformation de Man-Bat, la mise en page en losanges imbriqués lors de la manifestation de Kaala, Circe devant les trois Moires, le combat de Diana contre Upside-Down Man, le retour de Drakul Karfang en pleine possession de sa puissance, etc. Cela permet à James Tynion IV de continuer à mettre en scène des combats magiques, avec des personnages toujours un peu hétéroclites (Man-Bat n'a pas grand-chose à voir avec la magie et Detective Chimp non plus), sans que le lecteur n'éprouve une sensation de salade russe dépourvue de logique. Les combats sont spectaculaires à souhait. Les personnages secondaires sont visuellement savoureux et bien utilisés. Le scénariste continue d'explorer la notion de magie dont la nature est différente pour chaque personnage qui l'utilise. À l'évidence, Diana et John Constantine ne la considèrent pas de la même manière, et ne la définissent pas de la même manière.



Cette série dérivée de celle de la Justice League continue de progresser en restant d'une qualité impressionnante. L'équipe artistique réalise une narration visuelle riche et nourrie, donnant à voir des personnages magiques exotiques et des affrontements spectaculaires. James Tynion IV continue de faire avancer ses héros dans une savante fuite en avant : ils parent au plus pressé en face de l'ennemi du chapitre, tout en gageant l'avenir face à des menaces encore pire.
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Justice League Dark Rebirth, tome 1 : Le cr..

Ce tome est e premier consacré à une nouvelle itération de la Justice League, version magie. Il comprend les épisodes 1 à 3, initialement parus en 2018, écrits par James Tynion IV, dessinés par Álvaro Martínez encrés par Raúl Fernández et mis en couleurs par Brad Anderson. Il comprend également les épisodes Wonder Woman and Justice League Dark 1 (WWJDL 1), Justice League Dark 4, Wonder Woman 56 & 57, Justice League Dark and Wonder Woman 1 (JLDWW 1), initialement parus en 2018, tous écrits par James Tynion IV. WWJDL 1 a été dessiné et encré par Jesús Merino, et mis en couleurs par Romulo Fajardo junior. Justice League Dark 4 a été dessiné par Álvaro Martínez, encré par Raúl Fernández, et mis en couleurs par Brad Anderson. Les épisodes de Wonder Woman ont été dessinés par Emanuela Lupacchino, encrés par Ray McCarthy et mis en couleurs par Romulo Fajardo junior. JLDWW 1 a été dessiné par Jesús Merino, Fernando Blanco, Miguel Mendonça, encré par Merino & Blanco, avec une mise en couleurs de Fajardo junior.



Justice League Dark 1 à 3 - Zatanna Zatara se produit sur scène pour son numéro de magie. Elle en est à tirer des lapins de son chapeau : le lapin qu'elle tient par les oreilles est ensanglanté. Puis il sort une entité tentaculaire qui s'en prend aux spectateurs. Wonder Woman arrive soudainement et tranche des tentacules avec son bouclier. Zatanna participe au combat en lançant des sorts, prononçant les phrases à l'envers : cela ne fait qu'empirer la situation. Diana lui explique que seule une confrontation physique permet de venir à bout du monstre. Elle reprend le dessus et demande à Zatanna de rejoindre la Justice League : elle essuie une fin de non-recevoir. Peu de temps après, plusieurs personnages maniant la magie convergent vers le manoir du Baron Winters : Klarion, Teekl, Morgaine le Fay. Zatanna s'entretient avec John Constantine qui est resté à l'extérieur. Il lui rappelle pour quelle raison il n'est pas bienvenu dans cette demeure. Au bar de l'Oubli (Oblivion Bar), Diana discute avec Bobo T. Chimpanzee (Detective Chimp) sur le fait que la magie soit devenue incontrôlable et agressive. C'est Tracy Thirteen qui est la barista.



En 2011, l'éditeur DC Comics a relancé tous ses superhéros à partir de zéro. À cette occasion, il a élargi la gamme des séries estampillées Justice League, avec une équipe composée de superhéros manipulant la magie, lancée par Peter Milligan puis écrite par Jeff Lemire et JM DeMatteis. À l'occasion de l'opération Rebirth, l'éditeur confie une nouvelle série Justice League Dark à James Tynion IV. Ce scénariste a écrit juste avant une cinquantaine d'épisodes d'une série consacrée à Batman : Batman: Detective Comics (épisodes 934 à 981), de 2016 à 2018, pour une saga ayant trouvé un équilibre impressionnant entre intrigue et développement des personnages. Le lecteur éprouve donc de grandes attentes pour cette nouvelle série. D'un autre côté, il sait aussi qu'il ne peut pas présumer des versions des personnages qu'il va trouver, un mélange indémêlable entre version avant New 52, version 52, et autres. Le fan de John Constantine version Vertigo peut desserrer les mâchoires car il joue un rôle mineur et il continue de fumer. Il découvre en cours de route que ce tome se décompose en 2 parties, l'histoire Witching Hour s'insérant à moitié, et ce tome comprenant un résumé en un court paragraphe de ce qui s'y passe.



Dans cette première moitié du tome, le scénariste installe la dynamique de son histoire vraisemblablement prévue sur plusieurs dizaines d'épisodes : les utilisateurs de la magie se rendent compte qu'ils en ont perdu le contrôle et que chacune de leur utilisation se transforme en catastrophe horrifique. Il introduit le concept de Otherkind, et un nouvel ennemi Upside-Down Man qui y est lié. Wonder Woman constitue son équipe : premier étonnement du lecteur. Comme le montre la couverture, 2 personnages n'ont pas de lien direct avec la magie : Swamp Thing et Man-Bat. Par ailleurs, il ne reproduit pas le schéma de sa saga Dectective Comics : un chapitre ne se focalise pas sur un membre de l'équipe. Il fait apparaître Nabu/Doctor Fate, un personnage DC ayant connu de nombreuses itérations, présentant une réelle originalité dans la magie : c'est l'un des seigneurs de l'Ordre. Il propose également une approche assez intéressante sur les différents utilisateurs de la magie, et leur recours à des artefacts.



Pour ces 3 premiers épisodes, James Tynion IV retrouve l'un des dessinateurs principaux de Detective Comics : Álvaro Martínez. Le lecteur lit avec plaisir ses planches ; des dessins propres sur eux, détaillés et descriptifs. Martinez soigne bien les personnages, avec des tenues particulières, que ce soit la cape et les armes de Wonder Woman, la tenue de scène et la tenue civile de Zatanna Zatara, l'allure de Bobo Chimpazee avec son chapeau et son pardessus à la Sherlock Holmes. Il représente John Constantine de manière très générique, un individu élancé en chemise blanche et pardessus, sans saveur si ce n'est qu'il a la clope au bec. À l'opposé, il soigne chaque apparition de Swamp Thing et chacune de ses transformations toujours spectaculaires. Il soigne aussi les postures de Doctor Fate. Le lecteur constate que Martinez s'investit énormément pour représenter les nombreux personnages utilisant la magie, avec une minutie impressionnante pour être sûr que le lecteur puisse les reconnaître, des plus célèbres aux plus méconnus : Andrew Bennett, Black Alice, Deadman, Drakul Karfang, Klarion, madame Xanadu, Zauriel, et de nombreux autres encore. La conception graphique de Upside-Down Man est moins convaincant, manquant un peu d'originalité. Dans les 2 premiers épisodes, l'artiste investit également beaucoup d'énergie pour décrire les différents environnements : le théâtre où se produit Zatanna, le manoir du Baron Winters, le bar Oblivion, la tour de Doctor Fate. L'épisode 3 a pour objet une confrontation physique et magique dans laquelle Martinez se concentre sur la mise en scène, plus que sur les décors, avec une mise en couleurs pyrotechnique de Brad Anderson, pour une bataille spectaculaire.



-

Witching Hour - Il y a des années de cela, à Themyscira, Diana, encore enfant, avait suivi les femmes sorcières dans la forêt. Elle avait surpris leur rituel pour honorer Hécate, et s'était fait rattraper alors qu'elle tentait de fuir. Elles l'avaient marquée d'un symbole lunaire magique sur le front. Le lendemain Hyppolyta avait convoqué les femmes sorcières devant elle. Elles lui avaient assuré que Diana n'avait rien à craindre et qu'en réalité Diana s'est endormie pendant leur cérémonie et qu'elles l'avaient ramenée au palais. Une fois Diana rassurée et partie, Hyppolitha intime aux femmes sorcières de lui dire la vérité. Mais Hécate intervient à son insu. Au temps présent, Diana et Zatanna Zatara essaye de convaincre la Justice League au grand complet de l'existence de Upside-Down Man et du terrible danger qu'il incarne. Diana ne se montre pas assez convaincante pour Batman. Elles repartent ayant échoué à mobiliser la Ligue de Justice. Dans le couloir, Diana enlève sa tiare, et montre le sigil qui brille sur son front à Zatanna. Dans la salle de réunion, Hécate intervient discrètement pour réorienter les pensées des justiciers.



À Londres, au Caire, à Brooklyn, à Los Angeles, des femmes se rendent dans un bar dont la porte s'ouvre sur le Bar de l'Oubli dans une dimension magique. Traci 13 est derrière le comptoir et sert les clients. Dans la salle se trouvent les différentes sorcières, ainsi que John Constantine en train de lever le coude dans un coin, Rebecca Carstairs (Witchfire). Traci 13 indique que la réunion de la sororité de la Main Habile est ouverte. Tout d'un coup, Rebecca Carstairs leur intime de fuir, alors que le sigil d'Hécate apparaît sur son front. Hécate s'incarne en elle et incinère toutes les personnes présentes. Seules quelques personnes arrivent à fuir dont Traci 13 et Constantine. Sous le Hall de Justice, Alec Holland est en train de méditer parmi différents corps de Swamp Thing. Arrivent Détective Chimp (Bobo T. Chimpanzee), Man-Bat (Kirk Langstrom), puis Wonder Woman et Zatanna. Ils se rendent tous les cinq dans leur propre salle de réunion. Alors que Diana évoque la menace de Otherkind, elle est à son tour possédée par Hécate, le sigil sur son front étant devenu luminescent.



Après les épisodes 1 à 3, le lecteur n'en est pas forcément ressorti avec une grande curiosité de découvrir cette histoire, à la fois parce le scénariste n'était pas au meilleur de sa forme, à la fois parce que cet affrontement intervient entre 2 épisodes et ne semble pas engendrer beaucoup de conséquences. D'un autre côté, il reste avec la question de savoir ce qu'il est advenu d'Hécate. En commençant sa lecture, il observe 2 caractéristiques : les dessins sont très minutieux, la narration par les encarts de texte est dense. De fait, le premier épisode WWLJLD et le dernier JLDWW ont une pagination double ce qui en fait une histoire en 7 épisodes. Ensuite, les actions d'Hécate mettent en péril le fonctionnement de la magie à l'échelle de la Terre et même de la création. Il s'agit donc d'une menace d'une ampleur globale, et de fait l'intrigue implique de nombreux personnages à des degrés divers. Le lecteur voit passer la Justice League dans l'épisode d'ouverture. Il constate ensuite la participation de nombreux superhéros liés à la magie, des plus connus (Zatanna, Doctor Fate, John Constantine, Deadman), à d'autres beaucoup plus secondaires (Traci 13, Enchanteress, Black Alice), et des nouveaux comme Manitou Dawn et Witchfire. Les dialogues et les cellules de texte permettent d'apporter des informations qui donnent plus de consistance au récit, qui explique les motivations des protagonistes ainsi que les enjeux, qui aboutissent à une histoire étoffée et consistante.



Alors que ces 5 épisodes sont essentiellement illustrés par 3 artistes différents, la narration visuelle présente une forte cohérence, sans impression de changer de narrateur d'une page à l'autre. La séquence d'ouverture sur Themyscira est très impressionnante avec un fort niveau de détails dans la description et des dessins très minutieux. Le degré de détails baisse un peu par la suite, tout en conservant une grande précision dans les descriptions. Il n'y a que lors de l'épisode dessiné par Emanuela Lupacchino que la densité d'informations visuelles diminue un peu dans les cases. Cette approche de dessins constitue une manière de raconter très concrète, qui donne à voir chaque élément. Ainsi le lecteur reconnaît aisément tous les personnages, malgré leur nombre élevé, à la fois grâce à la justesse de leur costume, à la fois par les nombreux détails. Chaque dessinateur s'investit pour représenter les différents environnements, au moins dans les cases d'ouverture de chaque scène. Le lecteur peut ainsi admirer la flore de Themyscira, l'aménagement de la cour où reçoit Hyppolita (sol en dalles, statuaire, temple en arrière-plan, vasque avec composition florale), la salle de réunion du Hall de Justice, l'aménagement intérieur du bar de l'Oubli, la côte de l'île où Diana va chercher l'aide d'un sorcière qu'elle a déjà combattue, l'aménagement baroque de la caverne dans laquelle elle habite, l'urbanisme et l'architecture de la ville de Nanda Parbat, la beauté du parlement des fleurs.



Comme d'habitude dans les comics de superhéros, quand vient le temps de l'action, les dessins se focalisent sur les combattants, les décharges d'énergie et les mouvements. Les 3 artistes sont tout autant impliqués pour raconter et montrer ce qui passe de manière claire et compréhensible, et bien évidemment spectaculaire, ne se contentant pas de poses avantageuses pour les personnages. À l'usage, il n'y a que John Constantine qu'ils n'arrivent pas à rendre crédible, du fait d'une apparence d'individu ordinaire en imperméable. Par contre, même Détective Chimp apparaît à sa place pendant les affrontements. Lors de ces passages, le lecteur prend conscience de tout ce qu'apporte Romulo Fajardo junior à la narration visuelle, et Brad Anderson. En plus des fonctions habituelles de la mise en couleurs (faire ressortir les surfaces les unes par rapport aux autres, transcrire la couleur de chaque élément, rehausser le relief en jouant sur les nuances), il ajoute des effets spéciaux pour l'apparition de créatures surnaturelles (comme Upside-Down Man), pour des apparitions spectrales (quand Hécate influence subrepticement la Justice League), des flammes et flammèches (les très belles épaulettes de Witchfire), et toutes sortes de scintillement magique (autour de la licorne), d'énergies magiques (celles d'Hécate, de Constantine), sans oublier l'extraordinaire composition de la manifestation de Rama Kushna (dans Justice League Dark 4), combinée avec un effet sur le lettrage rendant hommage à Neal Adams.



Le lecteur s'immerge donc un récit dense et riche, en présumant qu'il va découvrir une histoire d'affrontement un peu étiré et un peu gonflé pour remplir le quota de page. Outre la riche narration visuelle, il apprécie la manière dont le scénariste présente la situation, les motivations d'Hécate, et l'effet de ses actions dans différents endroits du monde. Il retrouve un schéma classique quand Hécate monte en puissance en récupérant son pouvoir, pour aboutir à une confrontation finale encore plus démesurée que les premières. Dans le dernier épisode, James Tynion IV surprend son lecteur en développant une origine de la source de la magie à partir des éléments qu'il a développé précédemment, révélant la cohérence de la motivation d'Hécate, et montrant comment elle est liée à l'existence d'Upside-Down Man, l'adversaire de la Justice League Dark dans leur série. Avec ce passage, le récit acquiert un intérêt supplémentaire, à la fois pour une forme de réorganisation de l'origine de la magie dans l'univers partagé DC, à la fois pour la compréhension du concept d'Upside-Down Man.



A priori pas très alléché par la perspective d'un affrontement étiré entre Justice League Dark et Hécate, le lecteur se laisse quand même tenter par la qualité de la narration graphique. Passé la scène introductive, il retrouve un schéma classique de menace à l'échelle e la planète, avec une narration riche et soignée. Au dernier épisode, il découvre la réelle intention du scénariste, et se dit que la lecture de la série Justice League Dark aurait été appauvrie s'il n'avait pas lu ce tome, et que l'histoire racontée prend une ampleur universelle la rendant plus intéressante.
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Justice League Dark Rebirth, tome 1 : Le cr..

J'ai apprécié cet album, mais je me pose une question, pourquoi le retour du "slip rouge de superman" ?
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Justice League Dark Rebirth, tome 3 : Guerr..

Dédié au combat contre Circé, voici un album moins dense, moins mystique, et finalement plus classique qu'à l'ordinaire, mais apportant une respiration appréciable dans une série toujours aussi sympathique et intéressante.
Lien : https://www.actuabd.com/Just..
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Justice League Dark Rebirth, tome 1 : Le cr..

Divers artistes se succèdent dans ces pages et proposent un travail homogène et très réussi. Les planches sont parfois impressionnantes. Il y a de belles idées dans la mise en page, dans l'utilisation des couleurs et la composition des cases.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Batman Rebirth, tome 2 : Deux surhommes pro..

Le suspense tient la distance. Le dessin de David Finch est une tuerie.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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