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Citation de enkidu_


Ce penchant [de Al-Hakam II, calife de Cordoue, 961-976] pour l’étude et le savoir, dont on trouve peu d’exemples chez les souverains de son temps – d’autres temps aussi –, avait laissé une trace avec l’immense bibliothèque qu’il réunit à Cordoue, à l’Alcazar même. Constituée, dit-on, de 400 000 volumes (chiffre probablement plus symbolique que réel), elle contenait tous les ouvrages qu’il était possible de réunir à cette époque, religieux et profanes. L’énorme Trésor dans lequel il pouvait puiser à pleines mains lui donnait toutes les possibilités d’acquérir des livres, fût-ce à l’extrémité du monde connu, ce qu’il faisait en envoyant à l’étranger des missions dont le seul objet était d’en acheter à n’importe quel prix. Arrivés à Cordoue, ces livres étaient remis à des équipes de savants qui les répertoriaient, les résumaient, les faisait copier et, bien sûr, les étudiaient. Le catalogue de sa bibliothèque, selon Dozy, formait à lui seul quarante-quatre cahiers dont chacun avait vint feuillets selon les uns, cinquante selon les autres… Et tous ces volumes, al-Hakam les avait lus et, qui plus est, en avait annoté la plupart. Les livres composés en Perse et en Syrie lui étaient souvent connus avant que personne ne les eût lus en Orient. En Andalousie, presque tout le monde savait lire et écrire tandis que dans l’Europe chrétienne les personnes les plus hauts placés, à moins qu’elles appartinssent au haut clergé, ne le savaient pas. Bien que les écoles fussent bonnes et nombreuses le calife fonda dans la capitale vingt-sept écoles pour les classes les plus pauvres.

A l’imitation du calife, les princes et les nobles, les grands commerçants rassemblaient de grandes bibliothèques. Dans Cordoue même, il existait une vingtaine de bibliothèques où chacun pouvait se rendre pour lui ou consulter des livres.

La passion du calife de Cordoue faisait des émules. Le roi de Saragosse, Muktadir, par exemple, était un excellent mathématicien et astronome. Celui de Badajoz écrivit une encyclopédie de cent volumes rassemblant toutes les connaissances de son époque. A l’imitation du calife, des intellectuels chrétiens écrivirent aussi. A la demande de Hakam l’évêque de Gérone écrivit une Histoire des Francs et celui de Cordoue lui dédia son livre Sur la division du Temps et la résurrection des Corps. (pp. 136-137)
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