André Doms

Tu ne travailles plus que le doute



En premier lieu, feuilleter le recueil pour s’imprégner des couleurs et des formes.



Puis lentement, des yeux, les pages de gauche et celles de droite…



« Et le texte en prose, comme l’imparfait de vivre au présent, l’envers et l’endroit de ton itinéraire dans la gravité du profil. Encore un coup : te poursuivre, hors les files, pour un rien d’amer, un brin d’aimer ».



Noir et blanc ou couleurs, « Plus rouge que rouge, un cœur s’élève et recouvre l’infecte marée. Rouge résiduel, qui résiste, bat aux coups du sang artériel ».



Nuées noires, champ de poussières, décor de cruautés, fleur géante, « Le braiser s’emballe de jaune orangé sur fond vert d’espérance : la flamme rageuse au dessous gauche, un vent l’avive et charrie les âmes dans l’au-delà du dessin ».



Bas coté bariolés, fenêtre ouverte sur le paysage constitué, appeaux à lumière, axe du quatuor, « Tropique, opiniâtre et patient, la force à déplacer les montagnes – du Chiapas ».



Temps frileux, ciels bouchés, lavandes, fils rouges, lenteur volontaire, château de sable, « Rends-toi compte : pour quelqu’un de terrain, fondé en conscience, tu ne travailles plus que le doute, la question ».



Un songe, la boule rouge, les combes bleues, l’énigme indicative, « N’importent ces mesures, dès lors que parle l’oracle concret, la splendeur, où tâtonne et passe l’allusion que nous sommes »



Lire enfin la postface de Jean-Louis Rambour qui indique, entre autres, « Au poète d’assurer le remblai qui permette de franchir l’abîme, se combler l’ellipse, celle des mots ou celle du trait de Tréfois », et souligne « Geste, Verbe, Musique, tout se mêle et nous sommes à guetter « l’oracle concret » qui parviendra à sortir de « la broussaille du chiendent » et des « nuées de fumerolles ». ».



Laissez reposer quelques jours, et recommencer…
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