AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de André Linard (1)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Cuba, réformer la révolution

Cuba est à la croisée des chemins. Si la chute de l’empire soviétique et la désintégration du Comecon n’ont pas eu raison de la révolution castriste, le régime du Lider maximo semble à bout de souffle. Le PIB cubain n’a toujours pas retrouvé son niveau de 1989, après la terrible récession qui a frappé l’île jusqu’en 1993. La santé et l’éducation, longtemps les fleurons de la Révolution, ne fonctionnent plus guère.

Pour faire face à la crise, les dirigeants cubains ont mis en place de timides réformes économiques. La circulation du dollar a été officiellement autorisée, consacrant la dollarisation de fait de l’économie. L’initiative privée a été reconnue : des paladares, petits restaurants familiaux, se sont multipliés tandis que les petites professions indépendantes (plombiers, menuisiers, coiffeurs, taxis ...), les cuentapropistas, se sont vus autorisées. Ces réformes ne sont pas sans risque. La chasse au billet vert a débouché sur toutes les dérives : marché noir, prostitution, drogue, corruption ...

Si la transition économique est hasardeuse, la transition politique ne l’est pas moins. Personne n’ose évoquer l’après-castrisme ; pourtant la question est dans tous les esprits. Une génération montante de technocrates émerge, timidement. Elle est entraînée par Carlos Lage, le vice-président du Conseil des ministres. Chouchou de la presse occidentale, il est l’homme de l’ouverture économique de Cuba aux investisseurs étrangers. Derrière lui se profilent les silhouettes de Ricardo Alarcon, le président de l’assemblée nationale du pouvoir populaire, et de Roberto Robaina.

Mais, au-delà de la succession de Castro, la principale hypothèque est celle de la démocratisation du régime. Cuba n’a rien d’une dictature sanglante ; c’est tout au plus un régime autoritaire qui réprime l’expression de voix dissidentes. André Linard fait pourtant, dans la première partie de son livre, le constat de l’émergence d’une société civile autonome (organisations de défense des droits de l’homme, Églises, coopératives, bibliothèques privées, embryons de presse et de syndicats indépendants ...) brisant le monopole du PC.



La seconde partie concerne les relations extérieures de l’île. André Linard y évoque tour à tour la diaspora cubaine à Miami, dont on peut espérer que, le temps passant, son hystérique anti-castrisme cède le pas à une attitude plus conciliante, la percée diplomatique qu’effectue Cuba en Europe (Castro a accueilli le roi d’Espagne lors du sommet ibéro-américain de La Havane de novembre 1999 et Cuba devrait bientôt être admis au sein du groupe des pays ACP) et l’opposition américaine dont l’adoption en mars 1996 de la loi Helms-Burton a démontré qu’elle était toujours aussi forte. Rien dans la controverse provoquée par l’exil du petit Elian ne montre que les mentalités, de part et d’autre, aient évolué.
Commenter  J’apprécie          120


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de André Linard (6)Voir plus

Quiz Voir plus

Chats et chiens !

Arriver comme un chien dans un jeu de quilles !

Etre très mal reçu
Arriver en silence
Arriver triomphalement

20 questions
40 lecteurs ont répondu
Thèmes : chiens , chats , expressions , langue française , culture généraleCréer un quiz sur cet auteur

{* *}