Un mot d’ordre émanant du marketing qui traverse aujourd’hui les institutions publiques et les grands médias, veut que l’on suppose un déficit cognitif chronique chez ceux à qui l’on s’adresse. Le « grand public » serait incapable de s’abstraire de son quotidien pour se figurer une réalité radicalement différente. Tel l’enfant, on devrait le guider à travers les platitudes des références admises pour l’introduire à quelconque chose. A force, ce public devient bel et bien cet enfant, pour qui le scientifique incarne un savant fou et l’artiste une créature hors-sol arrosée aux hallucinogènes.