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Critiques de André Soleau (10)
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Gain de folie

"Gain de folie" est un roman imaginé à partir d'un fait divers survenu aux US à un gagnant d'une grosse somme à un jeu d'argent !

C'est l'histoire de Jean Baudson qui habite et travaille à Avesnes-sur-Helpe dans l'Avesnois ( région natale de l'auteur ) : c'est un smicard qui mène une vie tranquille, monotone avec la certitude qu'il a tout raté depuis son enfance malheureuse, et qu'il est obligé de supporter l'arrivée de son nouveau patron qui a eu la chance de prendre la suite de son père à la tête de l'entreprise "Legrand"...Jean fréquente le bar" chez Paulo" ou, avec ses potes, ils boivent, discutent ! Mais le choc pétrolier a détruit cette région industrielle et, l'écart entre les riches du Haut Avesnes et les pauvres du bas s'est creusé.. il n'y a plus beaucoup de travail, mais des habitudes nouvelles, des commerces qui ont fermé comme celui de Paulo, remplacé par un bar-tabacs-loto ou il vient boire et acheter un ticket pour rêver !

Le" vieux " Legrand a cédé la place à Junior qui est bourré de diplômes, de technologies et surtout ambitieux et, qui le déteste car il le considère comme un objet "obsolète" !

En allant vérifier les résultats du loto, Jean découvre qu'il a en main le ticket gagnant du gros lot !

Il va vite annoncer la bonne nouvelle à Eliane sa compagne et, il la surprend au lit avec son meilleur ami David ! Insulté, bafoué, rejeté , il est ensuite licencié par Charles et, il part s'installer au Café de Paris dans Avesnes le Haut ou il s'enferme pour boire plus que de coutume. Cependant un habitué du café : une sorte de hippy/clodo va lui parler et l'entrainer à sortir, à visiter cette ville natale qu'il ne connait pas bien. Il lui fait confiance et finit par lui parler du ticket qu'il garde précieusement avec lui !

Peu de temps après, il est invité par sa soeur qui est une vipère/rapace pour fêter son anniversaire dans un chalet ! Surprise : ils sont tous là, ses faux amis qui savent qu'il a le fameux ticket et, qui en veulent à son argent ! Il ne cédera pas mais il se fera rouer de coups par Charles Junior.



*** Cinq après : Michel Mercier qui dirige le journal " la voix du Nord", homme expérimenté qui a gravi tous les échelons pour arriver à ce poste va se trouver confronté à un jeune journaliste J.J Brissart : un ambitieux, diplômé de l'ESJ de Lille qui n'a qu'une idée, celle de prendre la place de son aîné !

Il va reprendre cette affaire Baudson qui a fait grand bruit suite à la disparition du gagnant et, à l'emprisonnement de Charles Junior .

Et, là : il y a un revirement dans le roman, une surprise ( que l'on voyait arriver ! ) mais, qu'il vous faudra découvrir ! ! !

Ce roman aborde 2 thèmes principaux :

d'une part : l'évolution de la région Nord, celle des mentalités, l'écart, les inégalités qui se sont creusés dans la société + une évidente nostalgie de l'auteur !

d'autre part : l'attitude de Jean qui a peur de réussir, peur du monde nouveau qui va l'attendre, peur de ne pas savoir devenir un "riche" mais surtout, peur de ne plus être une victime !

Le vertige du vide et de la fortune !

Merci à l'auteur pour sa dédicace au salon du livre en septembre à Malo !

L.C thématique de septembre2021 : première rencontre .

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Quand la machine s'éveillera

André Soleau nous présente un roman qui est à la fois une fable, une dystopie, une pseudo fiction qui se déroule en 2034 !

Etienne Wattremez habite un village de 500 habitants : Ecquedecques dans les Hauts de France , il était prothésiste dentaire puis, il était s'installer pendant 15 ans à Lille avec sa femme Sophie et sa fille Christelle . Mais, il n'avait pas voulu s'adapter aux nouvelles technologies et il avait été obligé d'abandonner son métier, puis revenir dans son village natal, ce qui a rajouté à son caractère bougon et à ses pensées rebelles. Il vit seul, aigri depuis le décès de son épouse et néglige la maison, le jardin ! Son gendre , chef d'une entreprise de domotique et sa fille vont lui offrir un cadeau insolite pour prendre soin de lui en toute quiétude : à savoir Emma qui est un "cobot " ( ou robot ), elle va lui démontrer que les humanoïdes sont supérieurs aux humains, qu'ils ont pris le pouvoir dans tous les domaines, et que dans l'avenir, ce sont eux qui vont tout contrôler ! Surpris, écoeuré, apeuré : il va fuir se réfugier chez Roland : son ami d'enfance qui est curé ! Après de nombreuses discussions sur la situation en 2034, Roland le décide à faire le pèlerinage vers Saint Jacques de Compostelle. Ils partent du Puy en Velay et vont traverser la France rurale, profonde, rencontrer des pèlerins de toutes sorte, des gîtes, des petites auberges et embarquer Jean-Robert, un homme habitué aux entourloupes, aux magouilles qui a perdu son élection municipale, sa femme par la même occasion mais qui vient d'en rencontrer une autre sur internet qu'il veut rejoindre à Figeac !

Ce roman est l'occasion pour André Soleau de valoriser et décrire sa Région, ses habitudes socio-culturelles avant de se lancer dans la phase fictionnelle de sa rencontre avec Emma et les dégâts dus à l'IA.

C'est l'occasion de parler De La désertification rurale, de l'urbanisation galopante et incontrôlée, des nouvelles technologies, des manipulations génétiques, des saccages de l'environnement, du pillage des ressources, De La perte des valeurs sociales, familiales, De La mécanisation et De La robotisation qui obéit à la notion de rentabilité mais qui déshumanise la société .

"Quelle place occupera l'homme dans une société régie par l'intelligence artificielle ? " Telle est la question que se pose l'auteur très nostalgique d'une époque révolue !

L.C thématique de Novembre 2021 : vider la PAL 2.
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Le Carnaval des petites âmes

Dans ce recueil de nouvelles qui sentent le vécu, l'auteur lillois prend pour cible ceux qu'il connaît bien: les gens du Nord-Pas de Calais

Avec un mélange bien dosé d'humour, de franche lucidité et de sarcasme, il dévoile les travers de ses semblable où la bêtise et la lâcheté mènent la danse.

La plume vive d'André Soleau égratigne avec férocité ce petit monde. De la bonne bourgeoise avec serre-tête et jupe plissée aux babaches lâchés en club de vacances, en passant par les vieux cons , personne n'est oublié . Tous passent au rayon X de son oeil perspicace qui n'épargne rien et met à nu la noirceur des âmes, bien cachée derrière des masques plus ou moins avenants.

Ces portraits au vitriol ne redorent pas vraiment l'image des gens de Nord déjà mise à mal par des films comme "la vie est un long fleuve tranquille" ou "bienvenue chez les chtis" mais ils sont le reflet d'une réalité qui n'est pas propre à une région. Les personnages décrits ici peuvent se rencontrer partout en France ou dans le monde.
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Gain de folie

Excellent livre, histoire surprenante et suspens jusqu'au dénouement.
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Quand la machine s'éveillera

J’aime ce texte. D’emblée, il me replonge dans le pays de mon enfance, celui de ma mère de Cambrai (Boussières-en-Cambrésis, pour être précis), au sud du village d’Ecquedecque, village du protagoniste de ce roman. Pour le dire autrement, c’est « ach nord », comme nous le décrit l’auteur : d’immenses plaines légèrement vallonnées recouvertes de blé ou de feuilles de betterave en été et en hiver des étendues désertes dont la terre labourée se cristallise en mottes givrées, où le vent frais vous emplit d’une ambiance minérale, propice, finalement, à gagner en spiritualité. Alors que la ville de mon cœur reste Bruxelles, revenir en terre flamande-française me fait gagner en vigilance quant à la nature de ce que l’auteur nous dit



Etienne, homme s’approchant des soixante-dix ans, est un vieux râleur qui ne veut plus aucune aide, et qui n’en a cure de la démission de sa fille qui ne veut plus le soutenir et le laisse, justement, à se laisser aller. Il ne veut plus s’intégrer dans la post-modernité du vingt et unième siècle, assume pleinement d’être fracturé numériquement, n’en revient pas d’avoir perdu son job de technicien en dentisterie, l’impression trois d des prothèses dentaires ayant supplanté à faible coût sa production de sculpteur de précision, il n’en revient pas non plus d’avoir perdu sa femme, et ne veut rien entendre des générations qui lui succèdent. Mais sa fille lui offre un cadeau, de guerre lasse, plutôt que de polémiquer avec le père, elle lui laisse une « femme de compagnie » un peu étrange…



Nous sommes dans une dystopie, frôlant l’uchronie car nous ne sommes pas loin de partir du monde contemporain : en fait, nous sommes en 2034, où l’intelligence artificielle a fait un bond colossal, mais le monde que l’on décrit est encore reconnaissable. Ce qui autorise l’auteur à mettre son protagoniste qui nous ressemble dans une modernité devenue folle, où le robot se nourrit en continu de toute la mémoire googlisée de l’être humain. Et Etienne nous ressemble, oui, traînant son doute et sa dépression, fragile et en colère, dans un monde dont il a totalement perdu la mesure ou la grille d’interprétation. La machine remplace tout, outre le fait d’avoir voler notre mémoire par ses big data, supplée à tous nos besoins par une présence de plus en plus envahissante. Après n’avoir été qu’une prolongation de notre bras ou notre main, la machine est devenue un auxiliaire, encourageant notre oisiveté pour la laisser penser et finalement décider à notre place. La machine est plus rapide, plus rationnelle et de par sa perfection met en accusation l’errance de l’homme, son gaspillage, sa folie meurtrière, l’épuisement qu’il a fait de ses ressources et l’angoisse de sa mort qui le pousse à détruire ce qui l’entoure.



Là, cela devient abyssal. La machine ne serait que la projection infinie de notre finitude frustrée ? Le meilleur de l’homme, plutôt que d’être figuré dans ce que l’on dit de Dieu, est-il mis en technologie dans un cyborg qui a visage humain ?



Redoutable texte qui pose des questions presque insoutenables dans un décors qui ne paie pas de mine, celui des corons, des vieilles églises restaurées, modernisées mais vides, dans un paysage froid, du Nord.



A lire, de toute urgence
Lien : https://www.jean-noel-auteur..
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Gain de folie

Un sentiment de déjà lu... Rien de vraiment accrochant et des personnages décrits comme en dérive sociale, mais qui s'expriment comme des académiciens... Tout le monde ne peut pas écrire Monté-Christo... Peu emballant.
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Gain de folie

Ce livre a obtenu le prix ADAN 2017/18.

Un polar aux Lumières de Lille? Bizarre, sauf qu'il s'agit d'un ancien journaliste de la Voix du Nord, journal régional bien connu de l'éditeur. C'est le 5e livre mais un premier roman.

Il y a eu un recueil de nouvelles assez féroces sur les gens du Nord, paru au Riffle en 2010: Le Carnavel des petites âmes. Je n'ai pas retrouvé trace des trois autres.

J'aime beaucoup l'Avesnois, même si je ne connais pas bien Avesne-sur-Helpe. L'auteur donne envie d'y retourner.

J'ai aimé les 150 premières pages même s'il y a, à mon avis, des clichés.

D'abord la première partie qui m'a beaucoup fait penser à la Liste de mes envies, Jean Baudson (écrit au "je") a sur lui toutes les misères du monde; une enfance malheureuse avec un soeur sans coeur, une première femme qui le quitte, une seconde qui le trompe avec un"ami" Heureusement il y a les copains qu'on retrouve chez Paulo pour boire un coup et acheter un billet de Loto...mais ils meurent tous, la femme adultère met son mari à la rue (sans savoir qu'il est potentiellement riche) La vie professionnelle de Jean n'est pas meilleure: obscur ouvrier puis chômage, sauvé de justesse par le patron d'une grande entreprise mais cet homme prend sa retraite et son fils est odieux. A l'hôtel où il s'est réfugié Jean fait la connaissance de Delavigne qui l'initie à l'histoire locale; ils deviennent amis et Jean avoue posséder le billet gagnant du loto. S'ensuit une incroyable manigance qui laissera Jean dans le coma.

La deuxième partie se déroule cinq ans après.

Une vision historique sur le journalisme...Michel Mercier, le vieux qui déplore la situation et J.J. Brissart le jeune loup récemment sorti de l'Ecole de journalisme, ce dernier reprend l'enquête: il y a 5 ans, que c'est-il passé? Des peines de prison assez légères sauf pour le patron, la victime disparue...

Grosse surprise page 150! Il est minuit et je remets la suite au lendemain , impatiente de connaître la fin du suspense et là...c'est la déception, peu crédible.

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Gain de folie

Un écrivain qui n’aurait plus rien à prouver. Ni aux autres ni à lui-même.
Lien : https://www.actualitte.com/a..
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Le Carnaval des petites âmes

Ce livre nous propose dix petites nouvelles sur les âmes humaines. Vraiment bien écrit sans temps mort. Ces dix petites nouvelles nous content des histoires sur la nature humaine qui peuvent porter à réflexion. Je le conseille.
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Gain de folie

Ce sont des personnages fouillés, complexes, et dont Avesnes fait partie, qu’André Soleau nous dépeint. Naïfs parfois mais conscients de leur condition. Des personnages tiraillés par les sentiments du cœur et de la raison, par la peur et l’excitation. Par cette notion de perception de l’argent, de choc des classes. Pauvreté, richesse. C’est un coup de gueule posé sur le papier, qui trouve un écho particulier dans notre région qui a connu le textile, l’automobile, la sidérurgie avant de voir ses usines fermer les unes après les autres. Ce roman, forcément m’a parlé. Le milieu ouvrier, je le connais bien. Et le mélange des classes me met encore aujourd’hui mal à l’aise. De cette peur tenace, collante, d’être jugée, de ne pas être assez cultivée ou assez bien tout simplement. De cette honte parfois de venir de là parce que la société, les médias vous rappellent qu’il y a deux mondes parallèles qui jamais ne se croisent.



Mais ce roman c’est aussi un focus sur les mutations sociales, sur la transformation des médias qu’André Soleau a bien connu puisqu’il fut journaliste. J’ai la sensation de prendre un peu le relais, par le biais de mon métier ou de cette passion. Il suffit de prendre cet article en exemple : le blog, pour parler d’un roman, auprès de lecteurs dispersés ici et là.



Et si j’ai facilement deviné les rebondissements qui compose le roman, là n'est pas le plus important. Non le plus important étant que Gain de folie pousse les consciences à s’interroger sur ces notions omniprésentes dans notre société et devrait selon moi être mis entre les mains des jeunes générations. Car même lorsqu’il semble faire nuit noire, une lumière peut scintiller. Au loin.
Lien : http://www.livresselitterair..
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