Elles avaient toutes un gros ventre. Elles attendaient.(…) L’hôpital était toujours plein. Elles étaient très jeunes, aucune n’avait terminé le lycée. Blerta m’avait dit que leurs familles n’en voulaient plus : le Parti les envoyait là de tous les coins du pays. Après l’accouchement, les enfants étaient confiés à l’Etat et les mères internées on ne sait où. (….) A trente ans, elles seraient déjà vieilles. Si tout allait bien, elles épouseraient un veuf qui les traiterait de ‘kurva’ (pute).