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Citation de Erik35


Dans les contes de nos pères on parlait d'ogres :
Des ogres terrifiants, mangeurs d'hommes.
L'histoire parle d'espèces de fauves au fond
Des forêts : des mangeurs d'hommes.
Quelle horreur et quel dégoût d'y penser.
Cependant, parmi nous, tout près,
il en est qui dévorent les autres. Tout crus, oui.
Des ogres qui sucent le sang jusqu'à la dernière goutte.
- Je ne peux pas croire qu'il existe parmi nous
Des gens aussi cruels, aussi lâches ;
Il faut que ce soient des insensés.
- Non, aveugles ! Oh, ils ont l'œil vif, mais
L'esprit obscurci, ou plutôt le cœur.
Ils ne voient pas comme la vie des autres est difficile
Et ils attaquent, griffent, rongent, écorchent
L'autre jusqu'au dernier sou.
Et toi, travaille si tu veux, jour et nuit, sans cesse
Comme une bête de somme. Pire.
Dimanches, fêtes, chaque jour sans répit,
Jusqu'au cimetière.
Eux par contre se promènent, roulent, font aller
l'éclair de leurs voitures de-ci, de-là,
ils courent après leur plaisir : les ogres.
Et toi, mon pauvre... Gare à toi si tu te trouves
sur leur route avec ta vieille carriole ou
ta vieille jument...
Prends garde !
On t'aplatira comme un œuf, comme un
champignon !
Tu vois bien que toute la route
est à eux...
Avec un peu de chance, pourtant, tu pourras
passer sous une bordée d'injures.
En français, bien sûr. Ça, c'est une langue civilisée.

Mai 1964.

Roñfled
Marvailhoù hon hendadoù a gomze eus roñfled :
Roñfled euzhus, debrerion tud.
An istor a gomz eus gouennadoù gouezidi e goueled
Ar C’hoadoù-meur : debrerion tud.
Un euzh hag un heug soñjal.
Bez’ ez eus koulskoude en hor meskoù, tost dimp
Tud o tebriñ tud. E-bev, ya, roñfled
O sunañ o gwad betek an diwezhañ berad.
— N’eo ket gwir zo en hon zouez tud ken
kriz, ken digalon ; nemet diskianted e vijent.
— Nann ! tud dall ! O ! Lemm avat o lagad, met
dall o spered, pe gentoc’h o c’halon.
Ne welont ket poan-bevañ o nesañ
Ha tagañ ha kribat ha krignat ha peilhat
A reont anezhañ betek e wenneg diwezhañ.
Ha te, labour mar kerez, noz-deiz, hep ehan
Evel ur marc’h-samm. Washoc’h.
Sul, gouel, pemdez hep ehan,
Ehan all ebet nemet er vered.
Int avat a valeo, a rodeo, a yelo gant an
tanfoeltr en o c’harr-tan du-mañ, du-hont,
war-lerc’h o flijadur : ar roñfled.
Ha te, paour-kaezh… Diwall da ‘n em gaout
war o hent gant da gozh karrigell pe
da gazeg kozh…
Diwall ! Pe ‘vi friket ‘vel ur vi, ‘vel ur
c’habell-touseg !
Arsa, gwelout a-walc’h a rez eo an hent
a-bezh dezho…
Gant un tamm chañs, evelkent, e c’hellfes
tremen gant un toullad kunujennoù.
E galleg evel-just. Honnezh zo ur yezh
seven.

Mae 1964
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