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Citation de historia


Bobcat était reparti en expédition. Il s’était écoulé deux mois depuis les péripéties de Ti-Khuan dans la forêt. Après ces terribles incidents, mon ami ne perdit pas son travail ; apprenant les raisons de sa défection, le photographe Will McFarley ne pouvait que lui pardonner de ne pas l’avoir accompagné pendant l’ascension du massif de Whitehorn.

Quant à moi, je vivais toujours à Laggan, le camp de base des travailleurs engagés par la compagnie Canadian Pacific Railway, chargée de la construction de la première voie ferrée transcanadienne.

Depuis le mois de juin, chaque train provenant de l’est déversait dans le coin des dizaines d’hommes proposant leurs services. La besogne ne manquait pas, et certains s’y attelaient jour et nuit. Pourtant, le chantier prenait du retard, et le travail à accomplir demeurait colossal. Crottin de citrouille, l’été 1884 était exécrable ! La pluie ne cessait de tomber, gonflant les eaux de la rivière Kicking Horse, qui débordait et inondait les terrains plats. Les glissements de terrain provoquaient le déplacement d’immenses plaques de terre. Les avalanches déclenchées par les opérations de dynamitage rasaient le pan de montagnes, arrachant les arbres, qui dégringolaient des sommets comme des fagots d’allumettes géantes. Des ponts qu’on venait de construire s’affaissaient, emportés par les eaux tumultueuses des rivières. La voie ferrée n’avait toujours pas fini de franchir le col du Cheval-qui-Rue. La Grande Pente était un tronçon terrifiant long d’une dizaine de kilomètres qui descendait de la montagne. Son inclinaison était vertigineuse : quatre pour cent et demi. La première locomotive qui l’avait empruntée avait fini sa course dans la rivière, tuant trois hommes.
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