AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de viedefun


Tolya était un Sanguinati dans la fleur de l’âge. En tout cas, il ne se sentait pas vieux. Mais, face aux humains au teint frais qui descendirent du train, il eut un peu l’impression d’être une nourrice de meute. Il semblait logique que les adultes les plus mobiles et les plus enclins à s’installer dans un endroit comme Bennett soient ceux qui n’avaient pas encore trouvé de partenaire, mais devaient-ils tous être aussi jeunes ? Les quatre mâles, des Intuits, à en juger par la façon dont ils examinaient les alentours, gardèrent leurs distances après l’avoir aperçu. Ils savaient que c’était un Sanguinati et qu’il était responsable de cette ville ; s’ils avaient voyagé jusque-là, ils disposaient forcément de cette information. Néanmoins, ils ne devaient pas avoir l’habitude de côtoyer son espèce. Peut-être même n’avaient-ils jamais eu de contact avec un terra indigene auparavant. La femelle, en revanche, s’approcha avec un grand sourire, la main tendue.
— Je suis Barb Debany. Ma famille me surnomme Bee parce que je m’appelle Barbara Ellen, BE si on prend les initiales, ce qui donne Bee, mais ici, comme c’est un endroit nouveau pour moi et tout, je préférerais qu’on m’appelle Barb. Se demandant pourquoi elle lui parlait d’un nom qu’elle ne souhaitait pas employer, Tolya lui serra la main, transformant la sienne en brume juste assez longtemps pour goûter le sang de la jeune fille et déterminer si sa volubilité était naturelle ou le fruit de certaines substances chimiques. Il ne détecta rien d’autre que l’adrénaline due à la nervosité et à l’excitation.
— Vous avez vos papiers, Barb Debany ?
— Oh ! Oui. Elle ouvrit l’un de ces sacs que portaient les humaines, fourragea un moment à l’intérieur, puis, les joues rouges, lui tendit la lettre. Tolya étudia le document signé par Vlad et Simon Wolfgard.
— C’est vous qui allez vous occuper des animaux.
(...)
— Ils vous ont dit que je n’étais pas une vétérinaire diplômée, non ? demanda Barb, l’air légèrement anxieuxe. Je ne suis qu’assistante.
— Vous êtes plus qualifiée que quiconque ici, donc, à partir de maintenant, vous êtes vétérinaire. Elle déglutit et pâlit, ce qui fit ressortir les taches de rousseur qui lui constellaient le nez et les joues.
— Pour commencer, les repas et l’hébergement seront inclus dans votre salaire. Je crois qu’il reste une chambre à la pension, sinon vous pouvez aller à l’hôtel. Vous avez le choix. Voyant les quatre jeunes hommes s’approcher, il ajouta :
— À condition de vous décider rapidement. Barb jeta un coup d’œil par-dessus son épaule.
— Il y a d’autres filles, à la pension ?
— Pas d’humaine comme vous. Les femelles, toutes espèces confondues, ne sont pas encore très nombreuses. Elle déglutit de nouveau. Puis elle esquissa un sourire.
— Ça fait partie de l’aventure, non ? Et ça fera des histoires à raconter à ma famille. Mon frère est policier à Lakeside. Il m’a donné un paquet d’enveloppes portant déjà son adresse ou celle de nos parents, toute une collection de timbres, et m’a dit : « Écris une fois par semaine, sinon… » Je ne pense pas que « sinon » représente une grande menace, vu la distance qui nous sépare. Tolya sourit.
— Je crois avoir rencontré votre frère quand je me suis rendu à Lakeside. Je me souviens d’un lieutenant Montgomery. Votre frère le connaît ?
— Crin de toupet ! le monde est petit, pas vrai ? Il éclata de rire, à la fois parce qu’elle semblait agacée et parce que sa façon de jurer l’amusait. Il espérait que cette humaine resterait un moment.
Commenter  J’apprécie          10





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}