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Citation de RubisR


Paris. Gare d’Austerlitz.
Je respirais cette odeur, que je reconnaissais à présent, parfum singulier composé du beurre chauf des croissants, de la verdeur des fleuristes, sur un fond de poussière et de métal. Les femmes portaient des jupes, c’était le printemps.
Personne ne me regardait, je n’avais pas l’habitude de cet anonymat ; on parle d’anonymat quand cela arrange, et d’indifférence quand on est en difficulté ; je n’avais pas intérêt à être en difficulté.
Juste après les marches menant au sous-sol infernal, je me heurtai à une haie de tournebroches en métal.
À Paris, le temps vaut moins qu’un ticket de métro, compté, divisé en deux par une bande magnétique. La machine avala mon ticket d’un air glouton, et ce dernier ressurgit, loin, beaucoup plus loin, victorieux, presque un défi. Vraiment, une ville de fous, certains sautaient par-dessus le tourniquet, on se croyais dans une épreuve de haie sportive. Je tremblais aussi à l’idée de la foule, de toutes ces respirations oppressées, de partager l’oxygène avec tous ces inconnus.
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