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Citation de KrisPy


- Monsieur de Peyrac, d'où tenez-vous la charte qui vous a donné des droits sur la terre de Gouldsboro? Est-ce du roi de France ?
- Non, mon Père.
- De qui donc alors? Des Anglais de la baie du Massachusetts qui se prétendent indûment propriétaires de ces côtes?
Peyrac esquiva habilement le piège.
- J'ai fait alliance avec les Abénakis et les Mohicans.
- Tous ces Indiens sont sujets du Roi de France, la plupart baptisés, et ils n'auraient dû, en aucun cas, prendre de tels engagements sans en référer à M. de Frontenac.
- Allez le leur dire...
L'ironie commençait à poindre. Le comte avait une certaine façon de s'envelopper de la fumée de son cigare qui trahissait son impatience.
- Quant à mes gens de Gouldsboro, ce ne sont pas les premiers huguenots qui prennent pied sur ces rivages. M. De Monts y fut envoyé jadis par le roi Henri IV...
- Laissons le passé. Dans le présent, vous voici sans charte, sans aumôniers, sans doctrine, sans nation pour vous justifier, jetant votre dévolu sur ces contrées, et vous y possédez déjà à vous seul plus de postes, de comptoirs et de populations que de la France entière, qui en est possédante depuis fort longtemps. A vous seul, et les tenant de vous seul. Est-ce bien cela?
Peyrac eut un geste qui pouvait passer pour un acquiescement.
- De vous seul, répéta le jésuite dont les yeux d'agate brillèrent subitement. Orgueil! Orgueil! C'est là, la faute inexpiable de Lucifer. Car ce n'est pas vrai qu'il voulait être semblable à Dieu. mais il ne pouvait tenir sa grandeur que de lui-même et de sa propre intelligence. Est-ce là votre doctrine ?
- Je tremblerais de vouloir associer ma propre doctrine à un aussi redoutable exemple.
- Vous vous dérobez, monsieur.
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