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Citation de Partemps


Anne-Marie Desmeules
Un pas, puis un autre, vers l’écrasement du souffle. Rien à faire, rien à penser. Des maïs à
demi décomposés jonchent la terre que piétinent les corneilles. Le soleil n’apparaît pas plus
que je ne parviens à lire le testament qui tremble entre tes doigts. L’odeur de tes cheveux
rappelle les fruits mûrs et fond en moi comme une douleur. Tu lis à voix basse ces mots
tracés dans une langue connue de toi seul et la musique s’élève, ancienne, dans les chemins
fleuris. Soudain, tu couvres ton regard de tes mains, et tout s’efface. Le contour de ton
ombre me reste entre les bras, comme un chiffon. Il n’y a pas de but, pas de fin. Il n’y a pas
de lieu où se retrouver. Seulement des astres découpés dans le sol, déchiquetant la lumière,
la broyant jusqu’à en faire un petit paquet de rien, un petit tas de confettis dans la paume,
présage d’une fête qui n’aura pas lieu. Des épis de maïs morts jonchent le sol comme des
signes, mais il n’y a rien à deviner. De ma gorge émerge un bruit de page déchirée. À
l’intersection des branches se lève une lune jaune et bouffie. Je ferme les yeux.
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