p.82 "Sans cesse stimulés, nous sommes continuellement débordés et nous trottinons sans relâche afin de ne pas laisser au temps l'occasion de nous distancer. C'est fou ce que nous y mettons comme énergie, l'énergie du désespoir sans doute, car quoi que nous fassions, nous finissons toujours par nous laisser dépasser. Très vite nous oublions la promesse que, dans un moment d'égarement, on s'était faite : celle de profiter du temps et de ne jamais plus s'éparpiller dans de futiles occupations. De peur de trébucher sans doute, nous préférons accélérer le pas et foncer tête baissée sans réfléchir aux raisons de cette fuite en avant. Rien ne nous arrête, car plus vite nous courrons, moins nous nous posons de questions."