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Citation de Cielvariable


Mais, bien avant l’aube, il changea. Les autres étaient depuis longtemps couchés. Je tournais les pages de mon livre, obéissant, lorsque son œil fixe, animal, me frappa. Il me regardait de son fauteuil comme si quelque rapace était entré en lui, chassant toutes ses facultés de civilisé pour l’abandonner ainsi, affamé, les yeux vitreux, la bouche rougissante, tandis que le sang luisant trouvait sa myriade de petits chemins sur la bordure soyeuse de ses lèvres.

La bête enivrée se leva et s’approcha avec des mouvements au rythme si étranger qu’une terreur glacée me frappa au cœur.

Ses doigts s’animèrent, se refermèrent, me firent signe.

Je courus à lui. Il me souleva à deux mains, toujours aussi doux, afin de loger le visage dans mon cou. De la plante des pieds au cuir chevelu en passant par les bras, le dos, la nuque, je sentis son étreinte.

Où me jeta-t-il, je ne sais. Sur notre lit, ou sur quelques coussins rassemblés à la hâte dans un salon plus proche ?

— Donnez-m’en, demandai-je d’un ton endormi – et lorsque le nectar se répandit dans ma bouche, je perdis connaissance.
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