Ah, Botticelli. Comment expliquer son talent ? Ses personnages, quoique parfaits, étaient toujours légèrement étirés, y compris les visages à l’air somnolent, voire un peu triste – il était difficile de se prononcer. Les sujets d’un même tableau semblaient tous perdus dans un rêve commun.
Quant aux peintures dont il usait – dont usaient tant de peintres florentins –, elles étaient très supérieures à celles dont nous avions disposé durant l’Antiquité romaine. Il mêlait un simple jaune d’œuf aux pigments broyés pour fabriquer les couleurs puis couvrait la toile d’un glaçage ou d’un vernis afin de lui conférer un brillant et une résistance insurpassables. En d’autres termes, ses œuvres avaient un éclat pour moi miraculeux.