Il devrait y avoir un corpus littéraire sur l'homme rejeté comme il y en a sur la femme. Des femmes touchées par l'amour ou transpercées par la perte de l'objet aimé jonchent la littérature mondiale comme des roses brisées. Mais le mâle rejeté est un sujet de plaisanterie. Pis, il ne sait pas comment porter le deuil d'un amour perdu et qui le lui dira ? Ses amis, gênés, lui conseilleront de se soûler, de baiser une autre fille, de trouver un nouvel amour. Et surtout de se taire. La littérature ne lui étant d'aucun secours, il se traîne péniblement à travers sa souffrance - comme je le fis -, inconsolable et soupçonnant à juste titre d'être pour les autres un personnage ridicule et indésirable.