Les apprentissages scolaires présentent des particularités qui les distinguent, au plan psychologique, des autres apprentissages que les enfants font naturellement (propreté, marche, langage oral...).
-Ils relèvent de processus sociaux très contrôlés, tant du point de vue des lieux où ils se déroulent (les écoles organisées en cycles), des contenus d'apprentissage (les programmes), des agents qui les transmettent (les enseignants), des pratiques pédagogiques (le corps des inspecteurs y veille!) et des modes de validations (les examens et les diplômes). Les buts et les moyens de l'apprentissage sont donc imposés à l'enfant-élève placé ainsi dans un rapport d'assujettissement parfois difficile à vivre.
-Ils sont explicites, même si, comme nous le verrons dans le cours de l'ouvrage, il peut y avoir des apprentissages implicites. A ce titre, ils mobilisent des processus conscients. Ils sont donc sensibles aux perturbations du système psychique, qu'elles soient transitoires (peur, stress, anxiété...) ou plus durable (perte de l'estime de soi, difficultés relationnelles avec les parents, par exemple).
-ils doivent se traduire par une mise en langage écrit de ce qui est appris (même dans les domaines où les habiletés motrices sont importantes, comme l'EPS), l'écrit constituant très vite le support privilégié de l'apprentissage. Tous les apprentissages sont donc en grande partie subordonnés à l'apprentissage de la langue écrite, plaçant d'emblée les enfants qui maîtrisent mal la langue pratiquée à l'école dans une situation difficile.
Apprendre est en effet une expérience déstabilisante, puisqu'elle confronte à l'inconnu ; elle implique une prise de risque susceptible de remettre en cause l'image de soi. Un sentiment de sécurité affective et cognitive est donc nécessaire à chacun pour entreprendre une telle démarche.
Apprendre est en effet une expérience déstabilisante, puisqu'elle confronte à l'inconnu ; elle implique une prise de risque susceptible de remettre en cause l'image de soi.