AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de annielavigne


Antoine lança son grand sac au fond de la charrette, puis il me tendit la main pour m’aider à descendre. Lorsque nos doigts se touchèrent, j’en fus troublée. Et je le regardai droit dans les yeux.
Je vis le remous.
Le remous des vagues qui déferlent contre la falaise.
Les vagues qui fouettent ma peau.
J’imaginai ses mains se posant sur mes épaules, descendant dans mon dos, effleurant mes fesses… puis remontant sur ma nuque et détachant le ruban de mes cheveux...
Je mis le pied sur le sol et lâchai sa main. Je sentis alors mon visage qui avait rougi sous une bouffée de chaleur.
– Marie, je te présente mon cousin Antoine, le fils de Nicéphore Boileau, dit Charles, qui n’avait rien remarqué. C'est chez lui que j'ai habité durant mes études à Québec. Comme j'ai profité de leur hospitalité durant des années, il s'est dit qu'il pouvait bien profiter de la nôtre, en venant passer ses vacances au Cap.
– Belle prise, mon Charles ! osa Antoine en me fixant dans les yeux.
Je le fusillai du regard.
– Voyons, Antoine ! s’étonna Charles. Tu sais bien que je suis fiancé à Joséphine, qui est toujours à Québec. La belle prise que tu tiens, c’est la Marie du Carol de la dernière terre.
Charles et Antoine s’amusaient bien en parlant de moi comme si j’étais la dernière morue qu’ils venaient de pêcher. Je les laissai faire sans répliquer ; les garçons aimaient bien s’imaginer que les filles étaient des poissons qui n’attendaient que leur appétissant hameçon pour mordre… Ça leur donnait le goût d’aller à la pêche…
Commenter  J’apprécie          10





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}