AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de enkidu_


J'ai parlé souvent de ce premier ternaire, et même des triples facultés qui s'attachent à chacune de ses modifications ; mais comme je l'ai fait à plusieurs reprises, je crois utile d'en présenter ici l'ensemble, afin d'avoir occasion d'y réunir, sous un même point de vue, l'unité volitive, qui en fait résulter le quaternaire humain, en général, et l'être particulier, qui est l'homme.

Les trois facultés qui, comme je l'ai dit, distinguent chacune des trois modifications humaines, sont la sensibilité pour le corps, le sentiment pour l'âme, l'assentiment pour l'esprit. Ces trois facultés développent l'instinct, l'entendement et l'intelligence qui produisent, par une mutuelle réaction, le sens commun, la raison et la sagacité.

L'instinct placé au plus bas degré de la hiérarchie ontologique, est absolument passif ; l'intelligence élevée au sommet, est entièrement active, et l'entendement placé au centre est neutre. La sensibilité perçoit les sensations, le sentiment conçoit les idées, l'assentiment élit les pensées : la perception, la conception, l'élection, sont les modes d'agir de l'instinct, de l'entendement et de l'intelligence. L'entendement est le siége de toutes les passions que l'instinct alimente continuellement, excite, et tend à désordonner ; et que l'intelligence épure, tempère, et cherche toujours à mettre en harmonie. L'instinct réactionné par l'entendement, devient sens commun : il perçoit des notions plus ou moins nettes, suivant le plus ou le moins d'influence qu'il accorde à l'entendement. L'entendement réactionné par l'intelligence, devient raison : il conçoit des opinions d'autant plus justes, que ses passions sont plus calmes. La raison ne peut point, de son propre mouvement, arriver à la sagesse et trouver la vérité, parce qu'étant placée au milieu d'une sphère, et forcée d'y décrire, du centre à la circonférence, un rayon toujours droit et subordonné au point de départ ; elle a contre elle l'infini, c'est-à-dire que la vérité étant une, et résidant dans un seul point de la circonférence, elle ne peut être l'objet de la raison qu'autant qu'elle est connue d'avance, et que la raison est mise dans la direction convenable pour la rencontrer.

L'intelligence, qui peut seule mettre la raison dans cette direction, par l'assentiment qu'elle donne au point de départ, ne saurait jamais connaître ce point que par la sagesse qui est le fruit de l'inspiration : or l'inspiration est le mode d'agir de la volonté, qui se joignant au triple ternaire que je viens de décrire, constitue le quaternaire ontologique humain. (pp. 338-340)
Commenter  J’apprécie          10









{* *}