Lorsqu'on a le feu en soi, on ne peut pas le garder sous l'éteignoir-on préfère brûler qu'étouffer.
Un destin... Qu'est-ce qu'un destin, ce petit tissage de quelques décisions majeures dans un océan de routines ? Est-on maître de son destin ou s'impose-t-il à nous ?
Rebondissant d'un conflit à l'autre, cela a duré toute leur vie et a constitué le grand malentendu de la mienne : ne savoir créer qu'affrontements avec ceux que l'on aime le plus. J'ai été Adam chassé du paradis terrestre de l'amour familial.
Je ne suis que pesanteurs. Depuis l'origine, rien ne m'est simple. Ma vie est un chemin de croix que je parcours au plus profond de la douleur. Mon combat est sans fin.
Nous autres, soldats, sommes de grands naïfs. Nous aimons les idées simples qui aident à donner et recevoir la mort. Pour les politiques, nous ne sommes qu’un outil, une pièce sur l’échiquier, l’instrument de leur pouvoir.
Même le sachant, je ne peux regretter d’avoir vécu et pensé ainsi. Je me préfère droit que sinueux, simpliste qu’opportuniste, perdant que fourbe. J’assume tout. D’ailleurs, mon pays m’a déjà jugé … et condamné.
Je le confie au lecteur, sans illusion, juste pour éclairer ma vie, moi, Vincent, récusé au pastorat, supposé prédicateur sans talent, fils ingrat, frère asocial et peintre raté ! Puisse ce plaidoyer me faire enfin, reconnaître comme un professionnel, qui aurait été digne de vivre des fruits de son travail.
J’aime les mots. J’aurais voulu les garder aussi longtemps que possible. Ils sont l’élégance de la pensée, le vase de fleurs dans la maison. Parfois je les perds et je reste plume en l’air à me demander … « … « Parfois aussi, j’ouvre le dictionnaire
et je me laisse dériver au milieu des mots comme un collectionneur visite son musée préféré. Chacun est une invitation au voyage.
… Il me faut des béquilles pour écrire. Hier, j’écrivais que les arquebusiers avançaient « drapeaux en tête, suivis de leur musique ». Puis, avec mon dictionnaire, j’ai changé « drapeaux » en oriflammes qui donnait un air moyenâgeux,
puis « étendards » qui fait plus guerrier, puis j’ai finalement écrit « gonfalons » qui donne un côté bon enfant méridional. C’était la même troupe, mais les mots lui donnaient des couleurs.
Frontière passoire. La frontière entre culture et loisir est une question récurrente. La culture est souvent prise pour ce qui est ennuie et le loisir pour ce qui amuse.
C'est un raccourci... ennuyeux !
Qu’est – ce que la vie ? Un clignement de cils de l’éternité, un éclair fugitif à l’échelle de l’univers. A l’heure où le soleil disparaît en laissant sur le monde une dernière caresse
d’ombres étirées, je ne veux pas tomber dans le piège de magnifier ma vie. Elle a été. Ni plus ni moins que d’autres, j’ai vécu mon parcours, j’ai été emporté par les émotions, secoué dans les tourmentes,
bercé d’illusions. J’ai commis des erreurs que j’ai payées comptant. J’ai vécu mon destin d’homme.
Ma vraie force, c'est que je n'ai jamais réellement cessé d’espérer. J'ai traversé de terribles périodes de crises, mais toujours l'espérance a repris le dessus.